Et ils eurent beaucoup d'enfants

Ce serait facile, trop facile de tirer sur une charrette de druide, pardon, une ambulance. Il suffirait de faire référence à Charlton Heston mais posons le sujet à l'envers. Le beau Charlton était-il le bon Ben Hur?
Après tout on voit deux jeunes hommes à peine sortis de l'adolescence et liés par une amitié fraternelle. C'est pas tout à fait l'histoire de base mais cela conforte leur folie qui va sceller leur destin. Le charisme des deux acteurs avoisine le zéro pointé et cela donne la seule pointe de réalisme du film, la fragilité liée à leur jeunesse. L'engrenage se met pourtant laborieusement en place avec force renfort de justifications et de motivations artificielles.
Tout ça parce que c'est fort mal écrit, incohérent, des personnages apparaissent et disparaissent comme des marionnettes avec une psychologie qui va avec. Pour raccourcir le film qui ne peut avoir de souffle épique un personnage clef a même été zappé d'un grand coup de rame, Arrius. Et je passe sur la fin de type "Petite maison dans la prairie".
Alors quoi? C'est quoi ce film? Ils espéraient gagner de l'argent avec ça? Cette question lancinante est le seul intérêt de cette production. Pourquoi? Un film politique? Une commande du Vatican? Un film sur les chevaux?
Parce que visiblement ils ont renoncé dès le départ à faire un vrai remake. Alors que William Wyler (1959) avait en ligne de mire Fred Niblo (1925) et son film monstrueux (une véritable bataille navale avec plusieurs figurants noyés et une première course de chars sans truquage) les instigateurs de Ben Hur 2016 voulaient surtout qu'on ne pense pas à leurs prédécesseurs.
Bon, pour conclure ce film fait partie de la catégorie des inutiles. Il n'ajoute rien à la carrière des acteurs (dans le meilleur des cas), n'apporte aucun intérêt esthétique ou novateur et n'est même pas distrayant car l'action se limite au minimum syndical.