Le Nanar Ultime de Christophe Lambert

Avant l'année 1999, personne ne s'était vraiment intéressé à la légende de Beowulf. Il faudra attendre 1997 pour que les tournages de deux très libres adaptations se fassent, l'une par John McTiernan (Le 13e Guerrier) et l'autre par Graham Baker, metteur en scène oublié de La Malédiction Finale n'ayant rien à son actif depuis le début des années 90. Ce dernier va d'ailleurs pondre au final un nanar rarement vu dans le genre. Baker réussit, avec un budget confortable de 20 millions de dollars, a massacrer son film dès le début du tournage, installé en Roumanie pour des raisons budgétaires.

Les rôles principaux sont attribués au roi des nanars Christophe Lambert, ici ridiculement peroxydé, au bad guy de première Götz Otto, à la sexy mais inconnue Rhona Mitra et à une ribambelle d'acteurs de secondes zones pas mémorables pour un sou... S'ajoutent à ce joli casting une histoire plate aux dialogues abominablement mal écrits, une musique techno ridicule jamais en rapport avec les images quand ce ne sont pas les sifflements "western" qui se font entendre, un montage foireux et des incohérences multiples : le film collectionne les tares.

Histoire de bien plomber le film d'un manque de sérieux évident, on ne compte plus les saltos de Christophe Lambert, les bruitages de coups de poing dont il ne manque que leurs onomatopées, les effets spéciaux d'une rare laideur dignes d'un jeu vidéo (comme ce château qui explose sans aucun dégât apparent) et le scénario de ce conte nordique légendaire ici appauvri et totalement remanié à la sauce mi-médiévale mi-futuriste, faisant de Beowulf un nanar plaisant à voir obligatoirement au second degré.