La divine fantaisie (trilogie)

Berserk est une série de mangas de Kentaro Miura, une saga composée de 40 tomes (série en cours) et publié en France par Glénat. Ce seinen se déroule dans un univers médiéval sombre et fantastique, de la dark fantasy, une Terre ravagée par la guerre et abreuvée de magie, de monstres et de violence. Berserk est une oeuvre adulte à ne pas mettre entre toutes les mains que ce soit du fait des sujets abordés (guerre, famine, torture …) ou encore de la violence dépeinte avec un “réalisme” à en faire pâlir le mercenaire le plus aguerri.

Par la suite, une sérié animée de 25 épisodes fut réalisée à partir de 1997 par le studio OLM, une série ne reprenant que l’arc narratif appelé communément L’ ge d’Or. Cette production, malgré ses qualités, manquait de dynamisme dans la réalisation et le rythme ne sachant qu’en alterner combats et scènes d’exposition et ne faisant au final que dérouler les chapitres de l’oeuvre originelle. Un jeu tiré de la série vu également le jour sur Playstation 2, un jeu d’action/aventure uniquement sorti au Japon en 2004.

En 2010, Studio 4°C annonce l’adaptation de l’intégralité de la saga Berserk. L’oeuvre de Kentaro Miura étant colossale, le studio adaptera celle-ci de la sorte : un arc narratif devenant une trilogie de films avec pour commencer Berserk The Golden Age The Egg of the King / The Battle for Doldrey / The Advent. Finalement, cette trilogie est-elle à la hauteur du manga?

Cette nouvelle version animée de Berserk est en tout point fidèle à la franchise, aux mangas. Le scénario est parfaitement adapté, coupant certains pans secondaires afin de réduire la quantité d’information à ingurgiter. Ainsi Berserk The Golden Age Arc est une adaptation du premier arc intitulé The Golden Age visant à satisfaire les fans de la première heure mais restant accessible aux néophytes. Les 3 films prenant le temps de présenter les protagonistes, les intrigues et se paye même le luxe d’avoir de longues scènes d’exposition.

La structure de cette trilogie est en adéquation avec l’évolution naturelle des personnages au sein de l’oeuvre originelle. Au fil des tomes du manga, le sang et la folie s’emparent des pages et créent cet amas de conséquences, fruit de la fatalité dont la trilogie The Golden Age se fait le porte-parole. Que ce soit dans l’approche des relations humaines, des combats, des intrigues, l’oeuvre du studio 4°C respire Berserk par tous les pores et je ne peux que m’en réjouir. Nous y retrouvons également les piliers de la franchise de Kentaro Miura que sont le poids des actes, des choix, des erreurs, des relations, des liens tissés et de leurs conséquences … ainsi que le mantra propre aux personnages de la saga … toucher du bout de l’épée son rêve pour mieux terrasser la fatalité.

D’un point de vue réalisation, un mixe de 2D et de 3D, je n’ai rien à redire mais seulement m’incliner devant l’oeuvre. Le dessin est précis … les personnages tout comme les décors sont détaillés aussi bien dans leurs mouvements que dans leurs expressions. L’animation se complet dans une danse macabre des plus fluide sans jamais se refuser un plan afin de donner de l’ampleur aux 3 films. Aucun effet de redite propre aux animés japonais ne vient ternir l’ensemble. Le travail effectué est tout bonnement magistral. La violence, la barbarie et l’horreur n’auront jamais été aussi bien retranscrites à l’écran : ça tranche, ça charcle … le sang coule, gicle … les impacts se ressentent … m’obligeant à reprendre mes esprits après chaque combat.

280 minutes de fun, de sang, de plaisir coupable plus tard, le fan que je suis exulte dans un râle puissant l’épée pelle à pizza à la main, le coeur battant la chamade. En effet, Berserk The Golden Age rend hommage à la saga Berserk, donnant vie à l’univers de Kentaro Miura de la plus belle des manières.