Ou l'art de subir une modification génétique, en un film.

Ce film est majestueux ("majestueux", c'est l'idéal, l'élite finalement).
Pour le coup, plus hollywoodien tu meurs, le glamour et le tourment sont présents à l'appel, mais c'est indéniablement réussi.
Le trio Ethan Hawke - Uma Thurman - Jude Law (pardon, mais le "aaahhh" d'admiration à l'écriture de ce nom, je suis obligée *étoiles dans les yeux*) traitent parfaitement des thèmes plus ou moins compliqués : la science génétique, le flicage ADN et les sociétés eugénistes, l'évolution d'un destin à travers l'inné et l'acquis, la rivalité entre frères et la fatalité, les rêves brisés et l'amertume de l'existence volée... et tout ça perceptible chez chaque personnage mais tellement subtilement voilé (chez Vincent comme chez Anton et chez Anton comme chez Vincent, chez Jerome puis chez Eugene, chez Irene et même chez Lamar...) C'est incontestablement de l'art, Niccol a eu un trait de génie.
J'ai aussi énormément apprécié le bel anachronisme, ce design futuriste mélangé à des costumes et une esthétique civile inspirée de l'avant Guerre mondiale. On sent une relative froideur, mais elle véhicule totalement l'image d'un monde qui régresse. Et Niccol le dit dans une interview, "Malgré de prétendus progrès énormes dans le domaine scientifique, on assiste à un véritable recul au niveau éthique." Et oui ! On peut penser très souvent au régime nazi, ces idées eugénistes...
Un excellent film, quoi, vraiment marquant, et très très beau.
La musique très transe, une poésie raffinée, la maitrise de la réalisation, les dialogues, sans compter les prestations des acteurs, surtout les sentiments qui sont dépeints et révélés à l'écran. Un des plus beaux rôles d'Ethan Hawke, Uma Thurman est parfaite en Barbie à la perfection eugénique brisée, et Jude Law est juste mémorable tant il interprète un personnage émouvant, travaillé et profondément humain, incroyablement preux (autrement dit, "trop bien foutu, même en fauteuil roulant").

Je peux le visionner plusieurs fois dans la même semaine, inlassablement.
ahlasuze
10
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le 3 juil. 2011

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