Là où il y a des gènes il n'y a pas de plaisir...

Plus difficile que prévu de revoir Gattaca, élève modèle de la science-fiction la plus récente dont les amateurs foisonnent sans la moindre retenue ici-bas…

Il y a pourtant de bien bonnes choses dans cette vision d’un monde aseptisé jusqu’à l’horreur ou encore dans ces tentatives pour mélanger à la S-F certains codes du film noir, et les costumes déjà démodés ne craignent pas la prise du temps.

Et puis il y a la froideur d’Uma Thurman, en bien comme en mal, la mollesse d’Ethan Hawke, pas toujours crédible en monstre de volonté… Et puis le personnage de Jude Law, d’une infinie lourdeur, et le pauvre acteur, qui termine seulement sa période mal dégrossie n’arrive pas encore à la maturité nécessaire pour rattraper les dégâts. A noter par ailleurs que si la perfection génétique existait, elle ne ressemblerait en rien à Jude Law, tant les critères de la nature sont peu sensibles aux canons publicitaires des années quatre-vingt-dix…

Il y a bien entendu les choses impardonnables, comme les scènes de natations, convenues jusqu’à l’écoeurement, les petits détails poussés trop loin, comme les jambes, la traversée myope, et un message sous-jacent qui ferait pleurer si ce n’était aussi bête…

Alors, bon, tout de même, le monde est parfois bien rendu, la question génétique soulevée est intéressante, chacun fait de son mieux et ça donne un film d’anticipation cohérent ce qui semble déjà énorme en comparaison de ce qu’on peut voir ailleurs.

Ah oui, pis il y a Ernest Borgnine aussi, je ne peux pas en vouloir complètement à un film avec Ernest Borgnine, ce ne serait pas chrétien…