Lorsque le docteur Zantoko décide de quitter Kinshasa pour aller exercer son métier de médecin en France, il part s'installer avec sa famille dans le "patelin paumé de Marly-Gomont". Seulement, en 1975, on n'a jamais vu de noir dans le nord vin dious! Le gentil docteur Zantoko parviendra-t-il a obtenir la confiance des Marlysiens?


Le film s'ouvre avec la voix off de Kamini qui nous narre l'histoire au passé sur fond de musique sautillante. On les découvre lui et sa soeur enfants sages dans une petite famille heureuse et harmonieuse. D'entrée, l'humour frileux et l'atmosphère molle, à l'image du personnage du père joué par le très inexpressif Marc Zinga donnent le ton. La seule a être un peu habitée est la mère, interprétée par Aïssa Maïga qui se voit obligée de jouer un personnage peu intéressant.
Vendu comme une comédie basée sur le thème du racisme ayant pour génèse la chanson de Kamini, toutes les questions qui auraient pourtant pu en faire la sève n'ont été que distraitement survolées, empêchant jusqu'à l'humour de faire mouche. Les questions d'intégration, d'assimilation, de limites entre ces deux positions ne sont que survolées: dans Bienvenue à Marly-Gomont, tout est très simple: les villageois sont de gentils péquennauds ignorants et idiots. Le seul à être réellement habité par un sentiment purement hostile est joué par Jonathan Lambert. Les insultes ne tachent pas, les conflits sont simples, le malaise inexistant: jamais on ne voit de racisme qui fait mal. La famille est intelligente, bien intentionnée, patiente et indulgente, tandis que les ch'tis ne sont pour la plupart que de pauvres paysans bêtas incultes, niais en attente de vérité. Alors, quand le scénario, on ne peut plus sans saveur, et cousu de fils blancs laisse anticiper chacune de ses ponctuations, on n'est pas surpris lorsque notre famille fini par s'intégrer tout simplement parce que la raison a d'elle-même triomphé au sein du village...
Si le message est parfaitement convenable, ce-dernier aurait certainement eu plus d'impact s'il servait d'issu à un développement plus difficile et stimulant. Là où la chanson faisait esquisser des sourires, Bienvenue à Marly-Gomont est un film plat aux personnages unidimensionnels et qui évite toute possibilité d'humour en n'osant pas traiter son propre sujet.

ºOlivia
3
Écrit par

Créée

le 27 nov. 2016

Critique lue 2K fois

10 j'aime

ºOlivia

Écrit par

Critique lue 2K fois

10

D'autres avis sur Bienvenue à Marly-Gomont

Bienvenue à Marly-Gomont
doc_ki
7

le plus beau des médecins

En regardant les notes sur sens critique et autres, j’étais un peu méfiant..j'ai maté ce film sur Netflix en attendant pas grand chose. J’adore les films qui traitent de la discrimination, du...

le 19 oct. 2019

19 j'aime

19

Bienvenue à Marly-Gomont
papagubida
7

La noire ode

C'est quand même l'une des premières fois qu'on passe d'une chanson à un film. D'un jeu à un film, c'est fait. D'un livre à un film, également. Maintenant, d'une chanson à un film, encore mieux. J'ai...

le 16 janv. 2017

19 j'aime

2

Bienvenue à Marly-Gomont
ºOlivia
3

Racisme ordinaire chez les bisounours

Lorsque le docteur Zantoko décide de quitter Kinshasa pour aller exercer son métier de médecin en France, il part s'installer avec sa famille dans le "patelin paumé de Marly-Gomont". Seulement, en...

le 27 nov. 2016

10 j'aime

Du même critique

The Young Lady
ºOlivia
4

Enervant

Le travail de l'image est réussi. D'un point de vue strictement esthétique, au cadre comme à la lumière, c'est soigné. Mais c'est tout. Ces cadres si composés n'ont pas de sens particulier... Alors,...

le 13 avr. 2017

14 j'aime

De plus belle
ºOlivia
1

QU'ON ME CREVE LES YEUX

Bon. BON. Déjà, le premier problème du film, c'est son artificialité. Alors qu'elle se fait toute belle dans les coulisses pour le fameux spectacle de fin d'année pour...

le 14 mars 2017

11 j'aime

4

Belladonna
ºOlivia
4

SURESTIMATION SUPREME

En allant le voir, je pensais avoir affaire à une fresque psychédélique où l'illustration animée servirait un récit aux questionnements principalement existentialistes sur fond de rock progressif,...

le 21 juin 2016

11 j'aime

2