Je vous ai expliqué il y a quelques jours que j’avais déjà essayé de voir The Cottage, et que je m’étais trompé de film, me retrouvant pour le coup devant le film canadien de 2013 Cottage Country. Et comme vous avez pu le lire, ce n’était pas bon. Du coup, je suis parti à la recherche du vrai The Cottage, cette comédie noire anglaise qui a plutôt bonne réputation, faisant sensation lors de son passage au PIFFF (Paris International Fantastic Film Festival). Un petit coup d’œil à la bande annonce qui laisse présager une comédie noire bien comme je les aime et nous voilà lancés dans le film. Bon, je dois avouer que le résultat fût en deçà de mes attentes, que j’ai même été un poil déçu. Malgré tout, ça reste néanmoins bien mieux que le ratage total qu’est Cottage Country.


Après le thriller London to Brighton (2006), le réalisateur Paul Andrew Williams s’attaque à la comédie noire typiquement british. Pour cela, il va s’entourer d’Andy Serkis (Cadavres à la Pelle, Le Prestige), Reece Shearsmith (High Rise, Cadavres à la Pelle), la belle Jennifer Ellison (Le Fantôme de l’Opéra, sleeping Beauty) ou encore Steven O’Donnell (Conan, Chevalier). Ensemble, ils vont nous conter l’histoire de deux frères, David et Peter. David rêve d’une vie sur un voilier, libre comme le vent. Peter rêve d’acheter une maison pour y vivre avec sa femme et son enfant. Pour se faire de l’argent, ils vont kidnapper la fille d’un riche propriétaire de boite de nuit afin de demander une rançon. Alors qu’ils se croient en sécurité dans le cottage où ils se sont réfugiés le temps que l’argent leur arrive, tout ne va pas se passer comme prévu. Déjà, Peter n’a rien d’un cambrioleur. Trop gentil, affublé de deux bras gauches, il va avoir du mal à tenir en respect la jeune demoiselle qu’ils ont kidnappée, Tracey. Cette dernière est une vraie tigresse adapte du coup de boule et du coup de pieds dans les parties intimes. Le frère de la miss est lui aussi dans le coup et c’est via lui que l’argent doit transiter. Sauf qu’il n’est guère plus doué et qu’il n’a même pas été capable de jeter un œil dans la valise pleine de pognon. Ensuite, son père a décidé qu’il était hors de question qu’il paie et a donc décidé d’envoyer deux sbires qui manient le hachoir retrouver sa fille adorée. Et si les ravisseurs pouvaient mourir lentement, très lentement, ça serait encore mieux. Mais c’était sans compter sur l’habitant un peu particulier d’une ferme non loin de là qui va semer la pagaille dans tout ça.
The Cottage se divise en deux parties. Dans la première, on suit donc notre trio de kidnappeurs en herbe et de leur jeune et jolie victime. Nous sommes clairement ici dans de la comédie. De la comédie noire, certes, mais de la comédie, avec des personnages que n’aurait pas renié un certain Guy Ritchie. Rien ne va se passer comme prévu pour les personnages car, quand ils ne font pas n’importe quoi à cause de leur maladresse, le sort semble s’acharner. Vient ensuite à mi film un revirement de situation. Ou plutôt un changement de genre.


[SPOILERS ALERT] De la comédie noire assez classique, The Cottage va basculer dans le film de dégénérés mentaux façon Massacre à la Tronçonneuse, La Colline a des Yeux ou encore Détour Mortel, tout en gardant malgré tout un humour noir quelle que soit la situation. Je tiens d’ailleurs à, pour une fois, saluer les concepteurs de la bande annonce française et ceux de l’affiche du film qui ne dévoilent pas ce « twist » (contrairement à celles US), accentuant l’effet de surprise pour le spectateur. Le problème, c’est qu’autant ce « twist » est agréablement surprenant, autant l’une ou l’autre des parties sont tout ce qu’il y a de plus classique. C’est certes plutôt efficace, avec des punchlines funs ou encore des gags plutôt bien trouvés pour la première partie, et des effets gores très réussis et toujours des bons gags dans la deuxième ; mais on reste malgré tout sur notre faim. Un peu comme si le réalisateur n’avait pas su choisir entre les deux genres, ne poussant ni l’un ni l’autre réellement à fond. [FIN SPOILERS ALERT] Il en résulte une bobine sympathique, avec des acteurs impliqués (parfois trop, hein Reece Shearsmith), des cameos sympathiques de Doug Bradley (le pinhead de Hellraiser) et Steven Berkoff (Le Flic de Beverly Hills, Octopussy, Rambo 2), du gore qui tâche, ou encore une mise en scène correcte, mais qui a clairement le cul entre deux chaises. Un peu comme si deux moyens métrages avaient été collés l’un à l’autre et qu’on avait essayé de leur trouver un liant, en rajoutant des personnages dont l’utilité pourrait facilement être remise en question (les tueurs asiatiques).


Sans parler de grosse déception, l’espoir de voir une comédie noire percutante que j’avais placé dans The Cottage s’est envolé avec l’arrivée du générique de fin. Même si le film reste au final sympathique, il est probable qu’il ne restera pas longtemps dans les mémoires.


Critique avec images et anecdotes : ICI

cherycok
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le 18 déc. 2020

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