Bienvenue chez les Rozes cache longtemps son côté théâtre, mais pas ses clins d'œil à des esthétiques inattendues : irréel par petites doses, il résulte de choix artistiques souvent considérés passéistes par le genre auquel il appartient, et qui le relient aux comédies à la Veber.
L'art de la scène, quant à lui, s'y invite par la petite porte, définissant d'abord l'humour avant de se propager dans le scénario : on ne l'arrête plus quand il se précipite dans un huis clos bizarre où deux criminels vont être pris en otages par la famille qui les dissimule à la police. Dujardin y trouve quant à lui son premier rôle principal, convenant déjà bien à la notion d'absurdité intermittente qui fait avancer l'histoire par cahots volontaires.
Mais elle en fait aussi un film hésitant, qui ne sonne jamais juste et choisit avec un opportunisme incohérent les endroits où la discipline sollicitée doit changer. Cinéma ou théâtre ? Sa discordance, présentée parfois comme un fait-exprès mais rarement convaincante, s'effectue au-delà des délimitations du genre, trahissant un premier brouillon hâtif qui n'aura jamais fini de cerner ses inspirations ni de décider à quoi sert vraiment son affection pour l'aparté. Il n'était clairement pas assez solide pour mériter que cette ubiquité de genre fonctionne sur lui.
→ Quantième Art