Encore un sacré trublion du cinéma que ce Todd Solontz, réalisateur de Bienvenue dans l’âge ingrat! Après ce deuxième long-métrage, le cinéaste nous a servi d’autres chefs-d’oeuvres tels que Happiness (1998), Storytelling (2001) et Palindromes (2004). À chaque fois, la satire sociale la plus percutante est au rendez-vous, et ce, bien souvent, au moyen de multiples personnages dans lesquels tout un chacun finira bien par se reconnaître.


Dawn, jeune ado pubère, n’a pas d’amis au bahut. Bien au contraire, ses condisciples l’ont choisie comme souffre-douleur, et les brimades quotidiennes qu’elle subit ne la rendent que plus désespérée. Au moment où Dawn rencontre Steve, une connaissance de son grand frère, elle en tombe éperdument amoureuse. Y a-t-il un espoir de bonheur dans sa vie tourmentée ?


Ce film a le mérite d’être aux antipodes de l’image trop éclatante que l’on donne des jeunes dans les séries télé ou les films sur les ados en général. Nous en sommes vraiment très loin, rien que par le choix de montrer des classes d’élèves de première révové (enfin l’équivalent, quoi !) Tous les jeunes, américains ou autres, ne sont pas beaux, grands, forts et charismatiques. Tout le monde est passé par l’âge ingrat, et Todd Solontz semble chercher à nous le rappeler. Rarement on aura atteint un tel sommet de frustration cinématographique, tant la protagoniste s’en prend plein la figure, que ça soit de la part des autres gamins mais également de la part de sa famille. Un film qui vous laissera amer, de par la violence sociale qu’il s’acharne à dénoncer, ainsi que de par le portrait au vitriol du monde scolaire tel que trop de gens ne veulent pas le voir.


(cette critique est parue dans le magazine satirique liégeois "Le Poiscaille" en octobre 2012 : www.lepoiscaille.be )

JJC
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le 11 déc. 2015

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