Chow Michael Youn Fat
Pour ce quatrième volet de ma rétrospective, je m’attaque au film ayant participé à faire de Bruce Lee une star en Asie, assurant à sa carrière les suites qu’on lui connaît. Eh bien on peut dire...
le 27 sept. 2012
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Tu n’as pas un corps d’athlète ? Tu as encore moins la souplesse de Van Damme ? Pourtant tu aimes la castagne, te défouler via des jeux de combats et prends ton pied en regardant les films de Jackie Chan ? Pourquoi tu ne ferais pas un saut de quelques années en arrière pour découvrir l’un des maitres en matière d’arts martiaux ? Avant Jackie Chan, Donnie Yen, Jet Li, il y avait Bruce Lee. Voici Big Boss, son premier film.
Là où tout commença…
Si tu connais les Van Damme et les Jackie Chan par cœur, voila une occasion en or de découvrir à quoi ressemblaient les premiers films d’arts martiaux. A l’époque, peu d’effets spéciaux, pas d’explosions, pas d’acteurs tenus par des câbles, et de grosses cascades spectaculaires, juste un seul type monté sur ressorts, montrant l’étendue de ses talents en Kung-Fu.
Ne cherches pas à t’attarder sur le scénario hyper simpliste de ce film ou toutes ses incohérences, ses jeux de zooms, le fait que tous les Thaïlandais/Chinois sachent faire du kung fu, ses musiques terrifiantes à chaque entrée d’un méchant, ses méchants arrivants dans un mini bus touristique, son héros un peu simplet se faisant embobiner par ces mêmes méchants sympathiquement hypocrites, ses faux raccords et gestuelles théâtrale nippone de chez niponne. Le but de ce film est de te faire connaitre Bruce Lee, voir par où il a commencé. Big Boss, en quelque sorte, c’est une mise en bouche, une démonstration de ce que celui qu’on surnommait le petit dragon va t’offrir dans ces prochains films.
Un gentil et naïf Chinois débarquant dans un village, prenant ses marques et se liant à ses cousins tout en ne laissant pas indifférent sa cousine passant son temps à boudiner ou chialer, des méchants avec des rires de méchants, exploitant ce même village et collant une gifle magistrale à un pauvre petit vendeur de brioches, des disparitions étranges, du meurtre sanguinolent, le gentil qui au bout de 40min va enfin se rendre compte qu'il y a un truc qui cloche et là...BAGARRE. C'est aussi simple que ça.
Oui, les décors paraissent pauvres, le doublage français et les bruitages sonnent faux, le sang fait sauce tomate, les musiques funky sont hyper kitsch, oui, ça sent la petite série B Chinoise très modeste. Pour ainsi dire, ça sent « presque » le nanar. Et pourtant, bien que le film est fait son temps, l'histoire se suit avec plaisir grâce au jeu de Bruce Lee. Qui plus est, on a hâte de voir comment il va libérer ce village du joug de ces vilains trafiquants et de leur chef. Si on replace le film dans le contexte de l’époque, c’est le choc, l’œuvre psychologique sombre et violente parlant de vengeance.
Vous n’êtes que 6 ?! Vous devez plaisanter.
Le Chinois qui te pétait la tronche tout en mangeant ses chips
Big boss va prendre du temps à installer son histoire et son enjeu, présenter le personnage dont on va suivre l'histoire ainsi que les personnages secondaires et LE grand méchant. Au départ, c’est le charismatique Hsu Chien interprété par James Tien qui est mit en avant. Générosité, solidarité, les qualités premières du pote et gendre idéal. Et en plus, il a du répondant question kung fu. 33minutes plus tard, Bruce Lee abandonne son poste d’observateur et passe au premier plan. Et là, la surprise sera de taille.
Avant tout, Big Boss se veut être un drame réaliste dressant un portrait plutôt violent de la lutte des classes ouvrières et leur exploitation. Tout comme d’autres films du genre, certains évènements seront injustes, choquants, réveilleront sans doute le loup sommeillant en toi. C’est là que Bruce Lee, après s’être lamentablement fait endormir par son boss, va lui aussi se réveiller et pour ton plus grand plaisir, rendre justice.
Une bonne quarantaine de minutes d'attente pour le voir balancer ces premiers coups de pieds, la patience sera pourtant récompensée. Devant nous, le petit dragon pousse son célèbre cri de hyène enragée et tant pis si ça fait rire. Il montre son impressionnante musculature pour un type ayant quand même un petit gabarit, il saute, il se sert de ses mains, ses bras, ses jambes et ses pieds pour faire mal…TRES mal.
Si vous cherchez la bagarre, moi je suis là.
Au final, Big Boss, c’est culte. Non pas que le film soit parfait, plutôt qu’il a ce petit charme le rendant fascinant, surtout après ce générique très comic book asiatique (on comprend pourquoi Tarantino en a fait une référence dans Kill Bill) et sa mise en scène grandement inspirée des films de Sergio Leone version asiatique. Atmosphère mêlant corruption, rage, humanisme, politique et drame font que Big Boss se veut plus qu’un vulgaire film d’arts martiaux défoulant. Attendez la suite, le meilleur est à venir. Prochainement : La fureur de vaincre, pièce maitresse de la filmographie de Bruce Lee et du cinéma d’arts martiaux.
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Créée
le 15 mai 2018
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