Tim Burton revient en force avec son biopic sur l’artiste Margaret Keane. Un biopic ? Oui mais burtonien.
Si j’emploie le terme de « burtonien » c’est bien parce que Tim Burton ne fait jamais les choses comme tout le monde. Si l’on remonte tous les films de ce grand réalisateur, on se rend compte de l’univers spécifique qu’il s’est construit et qui n’est en fait basé que sur l’imaginaire d’un enfant. Dès le début de son film, on se souvient d’Edward aux mains d’argent. Un plan saturé en couleurs d’un lotissement de maisons chics et une voix off grave qui n’est autre que celle du narrateur. Comme l’enfant que vous étiez autrefois, votre père (Tim Burton) vous borde et vous raconte une belle histoire.
L’histoire en question est celle de Margaret Keane, artiste renommé pour ses peintures représentant des enfants avec de grands yeux. Le film s’axe principalement sur la partie de sa vie où elle rencontre Walter Keane, l’homme qui va la soutenir mais surtout se servir de ses œuvres pour se faire un nom dans le milieu de l’art comme il l’a toujours rêvé. L’action se déroulant entre les années 50 et 60, Tim Burton se permet de jouer avec les couleurs et de rendre une ville comme San Francisco presque irréelle. Mais ce sujet lui permet surtout de traiter deux thèmes importants : la place de la femme dans la société américaine des années 50 et le mercantilisme de l’art provoquant une dissociation entre l’artiste et ses œuvres.
Christoph Waltz reprend un rôle qui nous fait penser au nazi d’Inglourious Basterds, un être mesquin et manipulateur, et excelle dedans. Qu’il est bon de voir Christoph Waltz piquer des crises de nerfs et jouer l’attendri deux secondes plus tard ! Amy Adams impressionne par sa ressemblance avec la vraie Margaret Keane mais plus par son jeu tendre et fort d’une femme en quête d’émancipation malgré une grande timidité.
Merci Monsieur Burton pour ce conte merveilleux et haut en couleurs qui en plus de nous laisser rêveur nous pousse à aller découvrir le travail d’une artiste qui a marqué son époque dans le plus grand silence.

Johnny_BeerChe_Cazes
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le 2 nov. 2015

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