Je me suis parfois demandé si Tim Burton ne venait pas d’une autre planète ou peut-être qu’il y vit, nous proposant des univers étranges, déjantés, un goût pour le gothique, l’humour noir, le macabre et des films sortant vraiment de l’ordinaire.


Il est certain que le début de l’histoire de Big Fish est assez surprenant. A l’instar du fils du héros, lassé par moments des histoires farfelues et décousues racontées par son Père, même sur son lit de mort, l’esprit logique se demandera dans quel style de film il est tombé.


Nous voici donc dans un monde peuplé de personnages farfelus, à la découverte d’un héros étonnant et décalé, qui entraîne la sympathie du spectateur.
On pense à un autre Edward, celui aux mains d’argent, tour à tour coqueluche de tout le quartier résidentiel où il arrive par hasard, puis monstre de Frankenstein que les villageois en colère sont prêts à brûler dans son château.


Conte initiatique, Big Fish se veut construit comme une chronique où l’on suit l’itinéraire moitié fantaisiste – moitié réel (on ne sait pas réellement la part de chacune) du personnage tandis que diverses scènes nous ramènent à l’instant présent, instant dramatique où un fils assiste aux derniers jours de son Père.
Le film n’est cependant pas larmoyant et garde un optimisme qui baigne l’ensemble, jusqu’à une conclusion à la fois attendue et surprenante (je n’en dis pas plus).


Edward rencontre une sorcière dans une petite maison près de la rivière, fait la connaissance des années plus tard, près de la même rivière, d’un géant de près de 3 mètres, va travailler avec lui dans un cirque, saute en parachute en Asie au milieu de soldats ennemis et s’enfuit avec des soeurs siamoises, rachète sa ville pour la sauver de la faillite…..


Les histoires s’enchaînent parfois sans lien réel. Edward conserve optimisme et bonne humeur, ne s’étonnant de rien. Dans le rôle d’Edward jeune homme, Ewan McGregor incarne avec bonheur ce personnage étonnant, sympathique, au sourire d’éternel adolescent tandis qu’Albert Finney nous conduit à la fin de vie de son héros.
Burton délaisse ici l’univers gothique et sombre de Sleepy Hollow, d’Alice et de Sweeny Todd, pour un monde coloré, aux couleurs chaudes et aux images lumineuses.
Big Fish n’est bien sûr pas exempt de défauts ; l’histoire en forme de flashbacks et le caractère assez décousu des différentes étapes de la vie du conteur, risquent de décontenancer.
Lorsque l’histoire se met en place, on se laisse cependant emporter.
On sourit aux aventures et mésaventures de son héros, à la constance d’Ewan McGregor en amoureux, de son étonnant parachutage en Asie ou de sa lutte avec l’énorme poisson qui donne son titre au film.
On s’aperçoit finalement, qu’à l’opposé du fils d’Edward, peu nous importe de savoir la part de vérité des aventures qui nous sont montrées et celle de rêve ou d’affabulation de son héros.

m-claudine1
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le 2 déc. 2018

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