Probablement un des films qui a trainé le plus longtemps (ça se compte en années!) sur la pile de ceux que je devais voir. Pas que je n'aime pas Burton mais c'est surtout que l'histoire m'intéressait que moyennement à la base.
Il faut dire en plus que le sujet exploité par le cinéaste n'est pas neuf. Bon nombre de films avant Burton et même après reviennent sur le passé d'une personne inventée et leur confesse une vie extraordinaire (comme Benjamin Button par exemple). On notera aussi que j'ai retrouvé une forme d'univers assez répétitif par rapport à ce que j'avais déjà pu voir dans des précédents films de Burton. Par exemple, la ville de Spectre m'a fortement fait pensé à celle que l'on retrouve dans Edward aux mains d'argent. Toutefois, reconnaissons dans Big Fish une très grande sincérité dans le propos.
Comme de toute façon on pouvait s'en douter avec Burton, les aventures d'Edward Bloom sortent de l'ordinaire et le cinéaste n'a pas de mal à convaincre. Derrière toute la fantaisie et l'imagination du metteur en scène de Sleepy Hollow, il se cache une histoire évoquant la relation entre un père et un fils. Le papa a l'imagination débordante tandis que le fils est plutôt terre à terre à ce niveau, étant journaliste. La différence entre le conteur et le rapporteur de nouvelles se situe dans la façon dont on raconte les faits. Le fils en a marre des histoires de son père et part en quête de ce qui est réel ou non. La fin du film indique la réconciliation entre les deux protagonistes et permet au fils de comprendre que les histoires de son père n'étaient pas fausses mais tout simplement exagérées. L'histoire de Burton (basée sur un livre de Wallace) s'inscrit parfaitement comme étant un conte des temps modernes.
A mon sens, c'est à partir de la réconciliation que l'oeuvre devient un peu plus chargée en émotion et les vingt dernières minutes sont très certainement les plus intéressantes du film.
Le casting est de A à Z impeccable même si entendre Marion Cotillard parler anglais avec un accent français comme nos amis de l'Hexagone savent si bien le faire, ça ne le fait pas toujours.
En bref, je dirais que Big Fish est un film très réussi. Il n'est certainement pas parfait mais il démontre que Tim Burton sait avoir un fond très intéressant tout en ayant son univers extrêmement original. Malgré tout le déclin du cinéaste semblait s'amorcer avec Les noces funèbres, pâle copie de L'étrange Noël de Monsieur Jack.