Du fin de fond sa Finlande natale, Jalmari Helander semble avoir été un de ces nombreux garnements nourris exclusivement de péloches du meilleur du cinéma américain 80's-90's. Et c'est tant mieux ! Car, après "Père Noël Origines", cet excellent conte horrifique sous forte influence des productions Amblin de la grande époque, le revoilà à nouveau en train de titiller notre fibre nostalgique de cinéphile avec "Big Game", un deuxième long-métrage qui semble s'inscrire directement dans l'esprit fun des films d'action du début des années 90.
Et, comme tout bon film du genre de cette décennie qui se respecte, "Big Game" démarre sur un pitch complètement improbable où, après une attaque terroriste, le Président des Etats-Unis se crashe en plein milieu de la forêt finlandaise. Poursuivi par ses assaillants, il trouve un allié miraculeux en la personne d'un tout jeune chasseur local en plein rite de passage à l'âge adulte...
À la naïveté (sans que cela implique quoi que ce soit de péjoratif) typique de ces films de l'époque qui n'oubliaient pas de faire de l'émotion un élément indispensable à leur récit prétexte à un déluge de scènes d'actions (et dont la formule semble s'être égarée au fil des années), s'ajoute un contexte finlandais parfaitement exploité aussi bien dans son cadre atypiquement sublime, que dans son côté traditionnel désuet ou encore dans cet humour nordique ravageur (l'anecdote de la tâche d'urine présidentielle restera dans les esprits !).
Néanmoins, si "Big Game" réussit totalement à nous attacher à son duo aussi invraisemblable que complémentaire (parfait petit Onni Tommila déjà présent dans "Père Noël Origines" qui prend les choses en main face à la veulerie d'un Président US peu habitué à échapper à des tentatives répétées de kidnapping), le film pêche par une intrigue qui n'apportera pas suffisamment son lot de surprises, surtout du côté des antagonistes où les trahisons semblent être l'unique porte de sortie en matière de rebondissements.
Dans un sens, peu importe, certaines péripéties visuellement impressionnantes (celle de l'hélicoptère renvoie d'ailleurs irrémédiablement au final du premier film de Jalmari Helander) et un casting impeccable (des têtes connues dans quasiment tous les seconds rôles et un Samuel L. Jackson qui ne cabotine qu'à 50%, fait assez rare pour être souligner) rattrapent amplement cette faiblesse pour laisser devenir "Big Game" ce qu'il veut être, un divertissement anachronique et dénué de tout cynisme.
Même si on aurait aimé y déceler un petit plus pour qu'il s'inscrive durablement dans la mémoire collective, ce "Great" Game à défaut d'être vraiment "Big" fait franchement plaisir à voir !
Et il n'est pas à douter qu'on a déjà réservé notre place pour un troisième film de ce réalisateur qui ne se fait que trop attendre...