Plus que le portrait d’un menteur pathologique, John Schlesinger fait celui d’un doux rêveur, d’un jeune adulte fantasque qui se réfugie dans l’imaginaire. En refusant le monde des adultes, ses contraintes et son conformisme (mariage, travail, famille etc.) Billy peut être vu comme le précurseur de la génération d’utopistes qui émergera à la fin des années 60. Si on extrapole un peu plus, il est aussi l’ancêtre lointain des geeks que nous connaissons maintenant. A contrario, le personnage joué par Julie Christie incarne une autre jeunesse, tout aussi anticonformisme, mais qui rejette la société par son goût de l’aventure et de la découverte. Ces deux personnages se révélerons au final incompatible, puisqu’en plus d’être un menteur, Billy est un lâche, préférant la confortable bulle fantaisiste qu’il s’est fabriqué plutôt que d’affronter le monde. Le film est aussi pour Schlesinger l’occasion de montrer Londres en pleine métamorphose, les stigmates de la seconde guerre mondiale, encore bien visible, se mélange avec les éléments modernes et pop du futur swinging London, dans lesquels il fait déambuler son anti-héros.
Johannes_Roger
7
Écrit par

Créée

le 17 janv. 2014

Critique lue 697 fois

6 j'aime

Johannes Roger

Écrit par

Critique lue 697 fois

6

D'autres avis sur Billy le menteur

Billy le menteur
Boubakar
6

Réfugié dans ses rêves.

Billy est un jeune homme qui a crée sa vie à travers des mensonges, des histoires abracadabrantesques, et tout cela au grand dam de sa seule amie, Liz (Julie Christie) qui lui demande de partir avec...

le 13 avr. 2020

3 j'aime

Billy le menteur
Morrinson
7

L'ennui

Ce que j'avais apprécié jusque-là chez Schlesinger était assez éloigné de la Nouvelle Vague britannique, le Free Cinema des années 50-60, et "Billy Liar" pourrait presque voir comme un amuse-gueule...

le 11 juin 2021

3 j'aime

Billy le menteur
LADYA
6

Triste est la réalité pour les reveurs

Fantaisiste, Habile, très bien interprété, ce "Walter Mitty" anglais n'en garde pas moins une saveur amère et une sourde tristesse. Pour fuir une réalité qui ne le satisfait pas, Billy s'invente un...

le 24 avr. 2021

1 j'aime

Du même critique

Premier Contact
Johannes_Roger
7

Critique de Premier Contact par Johannes Roger

Sur un sujet proche, Villeneuve réussit là ou son collègue Nolan avait partiellement échoué sur « Interstellar ». On y parle de l’intime et du collectif, de temps et d’espace, la temporalité étant...

le 8 déc. 2016

13 j'aime

2

Le ciel attendra
Johannes_Roger
3

Critique de Le ciel attendra par Johannes Roger

Les bonnes causes ne font pas forcément de bons films. Ici le sujet est traité avec les gros sabots habituels du cinéma français. Scènes tire larmes suivies de leçons de morale ne laissant place à...

le 4 nov. 2016

11 j'aime

10

Hondo, l'Homme du désert
Johannes_Roger
7

Critique de Hondo, l'Homme du désert par Johannes Roger

Un bon western classique, conçu initialement pour la 3D. John Wayne y campe un éclaireur métisse, ce qui ne semble pas évident à première vue, mais le bonhomme est tellement à l’aise dans ses bottes...

le 20 janv. 2014

11 j'aime