Birdman, un chef d’oeuvre signé Alejandro Iñárritu

C’est simple, je n’ai rien à dire, rien à critiquer. Birdman est magnifique. Grandiose (oui, préparez-vous aux superlatifs). Peut-être que certains ne comprendront pas tout et auront à redire sur la fin. Mais Birdman fait partie de ces rares films qui vous embarquent et vous captivent jusqu’à leur dernière seconde. Sans vous laisser le temps de reprendre votre souffle, vous vous retrouvez hypnotisés par cet unique plan séquence, rythmé par les tambours d’Antonio Sanchez.


Derrière ses allures de drame existentiel, Birdman cache surtout une excellente comédie au casting incroyable. On ne pourra qu’applaudir la prestation de tous ses acteurs : Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, Andrea Riseborough, Amy Ryan, Emma Stone, Naomi Watts… Tous. Tous sont incroyables, filmés au plus près de leur talent, de leur sensibilité et de leur réalité Hollywoodienne.

Birdman commence d’ailleurs avec une « simple » question : « Comment en est-on arrivé là ? ». En effet, tout cet univers narcissique en prend méchamment pour son grade à grand coups d’humour noir. Les spectateurs, la presse et les critiques, le théâtre, les blockbusters, les réseaux sociaux… et même les bloggeurs. Pas de jaloux. Ça tacle sévère et tout le monde. Mais finalement, rien de gratuit. Se cache derrière cette critique une grande réflexion sur le succès et son caractère éphémère, futile et donc illusoire. Rappelons le titre complet du film : Birdman (ou les vertus insoupçonnées de l’ignorance).

Car plus que les paillettes d’Hollywood, c’est la définition du terme « Divertissement » qui se fait maltraiter. Iñárritu nous en donne une vision assez péjorative en l’associant automatiquement au blockbuster, ce film sans risque et aussi sans prise de tête, régis par les super-héros et les explosions. Vu le prix d’un billet de cinéma, qui a encore augmenté, on ne peut pas blâmer le public de chercher le confort et la sureté plutôt que de taper dans l’inconnu. Résultat, les belles voitures, les robots et les mecs en collants ont un bel avenir devant eux. Iñárritu pose en tout cas une vraie question : pouvons-nous être divertis par des films profonds et porteurs de sens ?


En tout cas, j’espère que vous prendrez votre courage à deux mains et que vous laisserez une chance à Birdman ; sorte de film expérimental grand public avec un super héros, des explosions, du sexe et du sang, de vous réapprendre à voir le cinéma. Nous ne sommes qu’au début de cette nouvelle année, mais la prise de risque d’Iñárritu avec Birdman marquera sans conteste 2015 et ses 11 prochains mois.

Créée

le 22 mars 2015

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Céline Online

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