Birds of Prey (& Harley Quinn) : un film foutraque se voulant féministe

Voici le nouveau volet de DC ayant la volonté d’être le plus féministe, tout en réhabilitant le rôle de Harley Quinn. Cette dernière était le faire valoir de Mister J. dans le très décrié Suicide Squad (SS). Ici, elle s’en donne à cœur joie pour foutre une raclée à tous les hommes qui l’emmerde. Et surtout elle joue enfin de la batte et du maillet, comme le public aurait aimé la découvrir dans le film d’Ayer. Côté violence avec la batte, on n’atteint pas le niveau d’un certain Negan. Il faut rester dans le PG-13, d’après les producteurs, pour rembourser plus facilement le budget alloué. Mais est-ce que cela suffit pour en faire un bon film ?
Bien sûr que non !


En effet, les flash-back peu judicieux expliquant la présence des personnages à un moment donné nuisent à la fluidité et au rythme de l’histoire.Ils ont conservé la présentation chargée et coloré de Suicide Squad avec des mentions pour expliquer qui ils sont, sans être vraiment subtil.


De plus, tout effet de surprise ou de suspense est totalement effacé, en martelant ce que doit comprendre le public, quitte à faire des répétitions, au moment de l’apparition des protagonistes principaux. La pire étant celle du personnage joué par Mary Elisabeth Winstead. Ce film est censé s’adresser à des adolescents, pas à des demeurés. Je rappelle que le film se veut féministe donc le raisonnement est un peu étrange à l’égard des spectatrices…Pour celui interprété par Ewan McGregor, la voix off nous le désigne comme le big boss à terrasser dés les premières minutes. Il m’a fait penser par moment au méchant joué par Peter green dans The Mask !!! Ce n’est pas vraiment le même genre cinématographique mais on reste dans l’univers des comics.


Le générique du début explique, en animation, comment Harley Quinn a évolué après Suicide Squad. Donc le cerveau peut rester en off pendant le visionnage pour suivre cette « fantabuleuse » (Quel jeu de mot incroyable, n’est-ce pas !) histoire. Un grand merci pour les traducteurs de titres en français.


Même Shazam n’a pas eu droit à ce genre de traitement alors que son personnage central sortait toute juste de l’enfance. Ainsi, rester dans un certain état d’esprit potache était moins gênant et malaisant pour faire avancer son histoire que ce Bird of Prey.


Concernant le personnage de Jurnee Smollet-Bell, il est développé un peu de la même manière qu’ El Diablo dans SS c’est-à-dire que l’on ne sait rien de son passé avant de comprendre son utilité dans le dernier tiers. Le fait de la présenter dés le début comme une chanteuse dans un club est très caricatural. N’était-il pas vrai que dans les comics, les supers-héros sont censés occupés des professions éloignées de leur pouvoir ou aptitude, afin d’éviter d’être reconnus trop facilement (ex : Clark Kent et Superman)…. Un peu d’imagination voyons !! Même l’apparition de Black Canary dans la serie Arrow est un peu plus travaillée. Vous voyez où je veux en venir.


Ella Jay Basco (Série Veep) joue l’adolescente, ayant la chance d’intégrer cette équipe de choc féminine. Son personnage est central à l’intrigue après un vol ayant des répercussions sur l’ensemble du métrage. Cela permet de récupérer le public adolescent ayant contribué au succès surprise de Shazam au Box-office international.


L’inspectrice interprétée par Rosie Perez est celle qui n’a jamais réussi à se faire une place dans l’univers machiste de la police, malgré son fort tempérament latin (cf. le slogan en rouge sur son tee-shirt). L’évolution de son personnage reste assez limitée sur l’ensemble du long métrage.


Mais qu’en est-il de la prestation de Margot Robbie ? On n’attend que ça depuis le début de ta critique, Hawk. Je sais, j’y viens immédiatement ! Quelle impatience !


C’est simple Margot Robbie rend palpable l’instabilité et la folie de Harley, avec des scènes intéressantes comme le carnage festif et plein de paillettes dans le commissariat de police (censure oblige, pas trop de sang, focus sur le PG-13 !!!) ou le final dans une fête foraine, rappelant la série animée de 92 de Bruce Timm. Elle porte le film sur ses épaules, tout en incarnant son personnage enfin libéré et délivré de l’emprise du Joker et de la Suicide Squad. Son animal de compagnie, la hyène, est là uniquement pour insister sur le côté décalé et sauvage de sa personnalité, se remettant difficilement de sa rupture sentimentale.


Personnellement, je trouve que Mary Elisabeth lui vole la vedette avec son personnage bad-ass et sa moto car il y a plus de subtilité de son jeu d’actrice, tout en appréciant son implication physique dans son rôle.


En tant que film estampillé féministe, presque tous les personnages masculins (Zsasz et Sionis en tête) sont définis essentiellement par leur déviance malsaine se déchaînant par la violence gratuite envers les femmes se trouvant dans leur entourage (ex : la scène de la femme obligée de se mettre sur une table dans le club de Sionis). L’exception se retrouve à travers deux personnages secondaires : le restaurateur de Harley lui préparant ses sandwichs préférés et Doc qui l’héberge au dessus de son restaurant.


Maintenant, je vais revenir sur l’histoire en elle-même. La rencontre de l’équipe de Bird of prey est très maladroitement construite par le biais d’un montage bordélique, restant toujours en surface dans le développement psychologique des personnages principaux. Au final, j’ai eu du mal à m’attacher aux personnages et à adhérer au délire ambiant proposant un cross-over étrange de l’univers de Bird of prey (Mais où est passé l’Oracle ?) et de celui de Harley Quinn. Le combat contre Sionis est expédié à la vitesse de l’éclair. Ce dernier ne va pas rester un méchant mémorable du DCU.


Je trouve que Wonder Woman avait un traitement cinématographique plus travaillé et intéressant avec ses personnages féminins forts, tout étant déjà réalisé par une femme : Patty Jenkins. Donc la révolution féminine revendiquée, au niveau marketing, et attendue par le public n’a pas eu lieu. Cela reste une vengeance sur la gente masculine qui ne fera pas beaucoup d’étincelles … Mais je peux me tromper. En tous cas, ma déception est partie en écrivant ce papier.


N.B : la scène post-générique ne sert à rien et n'est même pas drôle !!! :(

Hawk
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le 1 mars 2020

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