C'est avec un manque d'intérêt évident que je me suis déplacé dans cette salle de cinéma. N'étant absolument pas fan de Suicid Squad, j'avais déjà conclu que je ne serai pas fan de cette explosion de couleur et de girl power. Et, sans aucune surprise, je n'ai pas été conquis.
Mais même dans la bêtise et dans la nullité, on arrive à être impressionné. Et impressionné, je fus. Tant par la vacuité de la construction scénaristique que par la transparence des personnages. Et cela concerne surtout Harley Quinn. On sent que M.Robbie s'éclate bien mais on reste sur notre faim. A aucun moment, je ne suis arrivé à tolérer ni l'ambiance ni les choix scénaristiques douteux. Par exemple, le fait qu'on doit prendre comme argent comptant que parce que l'usine pétrochimique explose et qu'on retrouve un collier en or J, toute la putain de ville soit capable de conclure que Quinn et le Joker ont "cassé". Sérieusement ? Elle ne pouvait pas juste mettre à jour son statut Facebook ? Puisque tout le monde semble la suivre ?
Je passe sur l'exploit du film qui a réussi là où G Lucas avait échoué, c'est-à-dire à enterrer le charisme d'E McGregor. Qui donne l'impression de se rouler dans une fange d'ineptie de caricature.
Mais la véritable tragédie du film, c'est (encore et toujours) le girl power. Ma petite personne, mâle rêvé absolu, c'est-à-dire féministe, progressiste et lâche, est sincèrement affligée de voir ces films vendus comme des porte-étendards de la cause féministe. De mon point de vue de violeur potentiel, je trouve assez gerbant l'ensemble de ces gesticulations pseudo-nécessaires dans des sociétés post-MeToo. En termes de personnage féminin tarée et psychopathe, je me sens beaucoup plus captivé par F Janssen dans Golden Eye (en 1995 !) qu'une M Robbie qui se fait son petit délire pyjama party dans son canapé.
Bref, entre le sacrifice public des Birds of Prey et le non-respect des personnages, on s'emmerde beaucoup, et on en arrive à l'unique conclusion possible : on assiste à une chute inexorable et continue d'une certaine idée du cinéma.
A vomir !