Facile pour le commun du genre masculin de hurler que ce film est mauvais, pour ne pas dire TRES mauvais. Pour une fois qu'ils sont rabaissés au profit des femmes. Celles-ci prennent le contrôle de tout un scenario, de A à Z, à commencer par la réalisation et tous les premiers rôles. Mais, fait non-original qu'il faut quand même remarquer, toutes ces femmes sont du mauvais côté de la force comme Les Veuves ou les nanas de Ocean's 8, à la différence près que Birds of Prey présente ces anti-héroïnes comme souhaitant sortir de l'ombre des hommes qui les ont toujours emprisonnées. Tout le propos du film réside dans leur volonté de s'émanciper de cette dépendance aux hommes en démontant la relation de manipulation qui les a touours unis, en prouvant qu'elles sont souvent les cerveaux des opérations.


Néanmoins, je ne pense pas qu'on puisse revendiquer ici un film féministe. C'est un film revanchard. Parce que oui, dans cette histoire, tous les hommes ne sont que bougres, pervers, dominateurs, violants, tordus, tueurs, machistes, égoïstes, brigands de bas étage ou fous à lier... Comme si on avait réuni les pires défauts dans un seul et même long-métrage et à travers moins de dix personnages masculins. Y en a pas un pour racheter l'autre, pas UN. En aucun cas il est ici proné l'égalité des genres. Donc n'en faite pas un sujet de société !


Alors OUI, ce film ne servira pas la cause féministe parce que ce qu'il représente c'est du radicalisme et des clichés masculins extrapolés à l'extrême, même si parfois, franchement, on est pas loin de la réalité (cf. la hiérarchie de la police qui instrumentalise et discrimine ouvertement Renée Montoya).


Mais en même temps, était-ce le but ? Je ne crois pas. Ce film fait un bien fou parce qu'il démonte les clichés féminin abusivement relayés (sous forme de blagues lourdes ou de principes d'éducation) par tout un chacun : l'incompétence des femmes, leurs faiblesse, leur sentimentalisme, etc. Le mot blonde n'a d'ailleurs plus l'unique objectif de définir la teinte des cheveux, il est devenu LE mot pour dire d'une femme qu'elle est conne. Vous voulez de la blondasse écervellée ? Je vous défie de vous moquer de Harley Quinn qui risque de vous étaler en moins de deux à l'aide d'un poing américain ou d'un revers de batte de baseball. A moins qu'elle se contente de vous faire part d'une réplique cinglante en plein dans vos dents... Cette blonde en apparence complètement tarée a désormais un passé (joliement illustré dans la première scène du film) : elle maîtrise les méandres du psychisme humain et lit vos plus sombres secrets sur votre sale face de rat. Un personnage haut en couleur (dans les deux sens du termes), qui n'a que faire des lois, des autres, et qui se croit antipathique, très bien interprêtée par Margot Robbie. Elle est, comme, comme les autres protagonistes, sexualisée. Sauf que ce sont elles qui choisissent de se montrer ainsi, d'assumer leur corps et elles défendent la liberté de leur style vestimentaire, de leur image. Je ne crois pas que ce soit incompatible avec le fait de fire que les femmes sont fortes.



L'intérêt du film



Bordel, les scènes d'action, et surtout les scènes de baston, sont jouissives ! Je ne me rappelle pas avoir assisté à ce genre de mêlée infinie excitante, dans laquelle une seule et unique nana désingue tout le monde à la force de ses muscles, mais aussi avec son cerveau (plan ou pas, c'est stratégique : cf. scène du comissariat). Oui, je pense vaguement à Atomik Blonde (2019) dans un univers bien moins déjeanté, et j'ai pensé davantage à Akimbo (2020) dont l'anti-héroïne bad-ass à souhait déglingue des musclors assoiffés de sang avec ses armes à feu. Mais, c'est tout. Autrement, les énormes bastons c'est plutôt réservé aux protagonistes masculins comme dans Transporteur, James Bond, Mission Impossible, et bon nombre d'autres franchises et films. Ah si, il y a eu Kill Bill, et peut-être quelques autres qui se comptent sur les doigts d'une main. Ces deux dernières années, les femmes ont été mises sur le devant de la scène, quitte à exclure ou ridiculiser les hommes, comme pour leur montrer ce que ça fait que d'être ainsi rabaissé au second plan flou au fond là-bas, dans le décors, en mourrant comme des mouches, caricaturés à outrance.


Alors oui, l'intrigue est simpliste et les personnages sont bâclés, même si les acteurs ne sont pas mauvais ! Mais en voyant Birds of Prey, je me foutais carrément du manque de profondeur des personnages (hormis Harley, on a une information par personnage féminin, et ne parlons pas des personnages masculins, LOL). Leur histoire est effleurée. Je m'en fout, parce que ce qui compte c'est de prendre son pied dans un film d'action féminin. On a envie de les voir gagner ces nanas, c'est tout.

abauteure
7
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le 15 janv. 2021

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