Toutes les guerres sont fondées sur la tromperie.
Nous les Grindhouse movies on aime ça, surtout lorsqu'ils datent des années 60/70 et s'appellent Faster, Pussycat! Kill! Kill!, Coffy ou encore Thriller. Quentin Tarantino et son pote Robert Rodriguez ont ramené le genre à la mode avec leur double-feature appelée très originalement « Grindhouse », ou du moins ont ramené à la mode quelque chose qui est selon eux ce qu'ils imaginent être du Grindhouse. Ce duo était plutôt appréciable, mais beaucoup diront que malgré cela, c'était tout sauf du Grindhouse. Quoiqu'il en soit, les productions du genre ont été lancées à la queue leu-leu, afin d'exploiter le filon (pour du film d'exploitation, quel destin ironique de finir par être lui-même exploité), allant du très bon au très mauvais.
Ici ce qui agace tout de suite c'est le côté prétentieux de la bobine, qui n'hésite pas à nous balancer du « Epic Slap » en guise de titre de production, parce que vous voyez, nichons, muscle cars, baston, explosions, c'est tout ce qu'il faut pour devenir épique. Le rookie s'en foutra, mais le nostalgique aura direct dans le nez le métrage et l'attendra au tournant pour trouver la moindre occasion de la pulvériser comme un carton de stand de tir. Sans surprise le fameux tournant pointe très vite le bout de son nez, la narration étant passablement exaspérante, commençant par l'instant présent et remontant toutes les cinq minutes dans le passé pour nous éclaircir sur le pourquoi du comment. C'est gentil de vouloir faire du Tarantino, mais lorsque l'on est pas Tarantino on a vite fait de se casser les dents, et ce qui voulait ressembler à un mélange de Reservoir Dogs et Pulp Fiction (pour le mix règlement de comptes et narration non linéaire) se transforme très vite en une succession de saynètes sans intérêt narratif et ne se limitant qu'à tenter de faire bander le spectateur (et bien souvent y réussir, cela dit), que ça soit au travers de défilés de poitrines, croupes ou encore bagarres de chipies sévèrement burnées, ainsi que le faire rire en lui balançant des phrases chocs et instants cultes totalement mindfucks. Finalement, ce sont ces derniers points qui rattrapent par un coup de bol incroyable l'ensemble, et bien qu'il ait une tendance à tirer en longueur (1h45 ça fait un peu too-much), on fait abstraction de cette narration de lycéen débile et on se laisse porter par les événements qui nous vont voyager aux quatre coins du monde dans des situations toujours plus rocambolesques.
On pourra tiquer sur les effets-spéciaux usant de fonds incrustés, de match-moves d'effets lumineux surchargés et autres explosions grossièrement ajoutées, mais même si ça parait artificiel, ça n'en reste pas moins diablement efficace et appuie l'aspect Grindhouse assumé de la pellicule, a contrario de Planète Terreur qui quant à lui se concentrait à nous servir l'inverse, des CGI over-the-top ne collant absolument pas au concept.
Au final Bitch Slap est un joyeux défouloire portant culte en guise de string. Culte aussi bien pour son anarchie scénaristique que pour ses scènes allant de l'apparition d'Hercules (Kevin Sorbo) en chef d'agence secrète (étant le maître de l'incrustation — cf Andromeda — il était normal qu'il pointe sa gueule — ah, on me dit qu'il serait lui-même l'inventeur de l'incrust; possible...) à la morsure de vagin en passant par les effusions de sang et twists sentis bien avant qu'on y mette les doigts.
Bête et méchant, Bitch Slap reste dispensable, n'affiche pas des donzelles aussi gracieuses et charismatiques que dans Faster, Pussycat! Kill! Kill!, mais présente suffisamment de qualités pour susciter de l'intérêt, tout du moins chez ceux friands du genre...