Bon, je suis allé voir BlacKkKlansman : J'ai infiltré le Ku Klux Klan de Spike Lee, avec intérêt et crainte. Intérêt parce que le sujet est brûlant aux USA, en Europe et en France, et que le KKK infiltré par un black, c'est un peu comme si un phoque décidait un jour d'aller nettoyer la dentition d'un orque (et je parle du Cétacé bien sûr) dans l’espoir de la lui limer. Crainte ensuite parce que les positions de Spike Lee sur la discrimination positive, les polémiques avec Eastwood et Tarantino sur le fait qu'il ne leur reconnaît pas le droit de traiter d'un sujet sur les noirs au motif qu'ils sont blancs peuvent être dérangeantes. Je me demandais en fait si en tant que blanc j'avais le droit d'aller voir un film sur les noirs, fait par un réalisateur noir, sur une honte blanche. Devais-je me sentir responsable de cette honte, uniquement parce que les hasards de la génétique m’ont fait naître blanc ? J'en avais un peu marre qu'on définisse les personnes en fonction de leur couleur et non pas en fonction de ce qu'ils sont. Pas besoin de donner d'exemple. Les raclures n’ont pas de couleur et les génies non plus. J'ai pleuré de la même façon pour la disparition de Gregg Allman qui est cité dans le film, qu'à celle d’Aretha et pour des raisons opposées j'ai aussi pleuré lorsque Mr Obama et Trump ont été élu. Bref, revenons au Film. Une vraie réussite... Je conseille à tous les suprématistes, à tous les identitaires de tous bords, les envoûtés de la théorie des races, les aigris et les nostalgiques ségrégationnistes d'aller user leur cul dans un cinéma de quartier pour voir à quel point leur lutte est à la fois inutile, arriérée et représente un contresens total de notre évolution. Mais alors qu'avec le pathétique de ce qu'ils sont, Spike Lee arrive même à nous faire rire, il faut attendre la fin du film pour entendre, et ça a été pour moi une des rares fois, ce qu'est le vrai silence...

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le 12 mai 2019

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