J'aurais tant aimé pouvoir dire que ce dernier "épisode" de Black Mirror a été une claque, à l'image de 90% du reste de la série... Pourtant, même si le format interactif se fait vite attrayant, il ne suffit pas à rendre l’œuvre vraiment intéressante. De plus, si la série nous a habitués à de (sombres) réflexions sur les dérives de notre société numérique, elle semble ici vouloir s'orienter vers une réflexion presque philosophique ; celle du déterminisme.
Comme dans Le livre dont vous êtes le héros, qui est a peu près le thème principal du film, le spectateur est plongé dans l'histoire du protagoniste, et doit faire des choix proposés à l'écran (plus ou moins simples et importants) pour avancer. Si l'idée de base dépoussière le format et peut faire naître l'intérêt chez le Netflixien lassé de ne pouvoir "que" regarder son programme, elle n'est malheureusement qu'un prétexte pour ce qui semble être le vrai sujet du film.
Seulement voilà ; sa finalité change sans arrêt, selon les fins. Attention je vais spoiler !
Le personnage de Colin semble comprendre l'existence de réalités multiples ("ne me tue pas, j'aime bien cette vie", "recommence", etc). Cependant, dans la plupart des fins, celui-ci termine en prison ou mort. Pareil pour le héros, Stefan, qui ayant compris l'incidence du spectateur sur sa vie, continue de se diriger vers les mêmes fins, pas toujours intéressantes.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé ce Bandersnatch quelque peu forcé. Le travail scénaristique est présent, mais trop brouillon et éparpillé pour être plus qu'un fond (mention spéciale à la fin "jouet"). Et on se retrouve à se demander si l'intérêt du film était son (ses ?) sujet, son format, les deux ou la hype autour de lui. Par contre, et comme d'habitude, un bon gros point aux acteurs, à la musique, et la direction artistique en général. Je mets tout de même un beau 6.