Un exploit de racisme et de nullité.

Black Panther aurait du s'appeler Black Shit afin d'être à la hauteur de son infâme scénario, son ignoble idéologie et sa bêtise qui dépasse les sommets du sens commun. Jamais un tel film ne m'avait autant affligé par sa médiocrité tant formelle que matérielle, et ne m'avait autant scandalisé par la merde noire de sa réalisation. Déjà que les films Marvel avaient à de multiples reprises touché le fond, par leur nature et leur raison d'être, ce film dépasse les sommets de la nullité, de l'incompétence et aussi du préjugé. Black Panther raconte donc l'histoire d'un Roi du Wakanda, une forme d'utopie africaine toute faite de haute technologie, d'indépendance et de fiers combattants, qui représente cinq tribus autrefois ennemies et qui est paré d'une combinaison, et donc de super-pouvoirs. Une guerre fratricide va se déclarer entre le Roi et son cousin, l'un étant partisan de la paix et l'autre de la colonisation. En toile de fond de ce film, une forme de volonté de revanche des nation africaine, la haine des Blancs, de l'Occident et une mélasse de bons sentiments ridicules et surfaits. Cependant, le film, non seulement est raciste envers les Blancs, mais par une absence totale de relativisme des cultures, dans la façon de tourner et d'envisager les rapports humains, il réussit à se retourner contre les Noirs eux-mêmes.


Le film est un requiem contre les Etats-Unis d'Amérique et contre les puissances colonisatrices, en amalgamant d'ailleurs deux luttes qui n'ont strictement rien à avoir entre elles, c'est-à-dire la lutte noire aux Etats-Unis et la dénonciation de la colonisation. S'il est bien évident que ces deux choses doivent être dénoncées sans relâche, encore faut-il que cela ne soit pas un tissu de clichés honteux et rétrogrades. Si tout d'abord, le spectateur ne croit pas un mot d'une quelconque société africaine d'autarcie et de technologie, mais il croit encore moins en une société qui calque, dans les rapports amoureux, amicaux, et dans les scènes d'actions, les grands poncifs américains et protestants, alors même que le film se veut pro-africain. Ainsi, Black Panther réussit l'exploit de donner un coup de couteau dans le dos aux Noirs, tout en étant absolument odieux avec les blancs, en insinuant par le seul personnage important que le Blanc forcément colonisateur est un ectoplasme sans virilité. Evidemment, cette dialectique très américaine de la race comme seul critère de différenciation, en écartant les concepts de classe, est odieuse, et surtout intellectuellement insupportable. Finalement, Black Panther réussit à être un film raciste avec tout le monde, y compris même envers les Asiatiques. Bien sûr, le film est également nul à cause du jeu déplorable de ses acteurs ridicules, de ses scènes d'action presque dérangeantes de gêne, de sa bande-son saoulante et de son scénario de pacotille. Rien de nouveau sous le soleil du cinéma de comics : non seulement la bêtise manichéenne et commerciale classique perdure, mais en plus elle cherche à se donner des marques intellectuelles, ce qui rajoute de la crasse à la crasse, et nous plonge dans des abîmes de perplexité.

PaulStaes
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le 3 juil. 2018

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Paul Staes

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