Ah là là, Blade runner! Mon dieu, mazette, damned, que dire.............
A l'époque on baignait dans Star wars, et Blade runner est donc arrivé trop tôt. Trop noir, trop casseur de codes, trop mélancolique, trop sérieux, trop "réaliste", trop maniaque, trop avant gardiste. Les codes, on peut citer la dualité bons/méchants qui ici a été malmené au point où on ne sait plus qui sont les bons qui sont les méchants, et où on se prend à aimer les réplicants. Les codes, celui du film d'action à l'américaine, ici cassé, broyé, car l'action n'est pas le moteur du film, mais la réflexion. Un blockbuster ciblé sur la réflexion, impensable même encore aujourd'hui. Les codes, pas cassés, tous, dans la version première au grand public, à cause de Warner, mais ce code que Ridley Scott a cassé dans la version director's cut. A l'époque, j'avoue que la fin faisait tache, qu'Harrison Ford ne me plaisait pas car comme décalé dans ce film si sombre. A l'époque, je n'ai pas tout compris, car j'étais jeune, et habitué à des intrigues accessibles, sans prise de tête. Il m'a fallu de multiples revisionnages, pour tirer de Blade runner toutes ces merveilles, sa poésie, ses multiples thèmes, sa fulgurance visuelle, la maniaquerie du détail. Et même encore aujourd'hui, je suis surpris de me dire: ah mince j'avais loupé cet aspect du film. Avec le temps, j'ai accepté Harrisson Ford, et la version finale (ou director's cut) a gommé la première fin si pitoyable. Si vous pouviez voir par mes yeux tout ce que j'y vois................. la condition humaine, la beauté tragique de l'humanité, et sa déchéance, les vices de son intelligence (exploitation, manipulation, etc etc), la beauté de la vie que l'on massacre.
Il y aurait tellement de choses à dire sur Blade runner.
Alors, ma seule crainte, c'est que Blade Runner 2049 ne rende pas justice à ce chef d'oeuvre. J'ai peur, j'avoue d'aller le voir. Mais quoiqu'il en soit, Blade runner restera à jamais pour moi indétronable.