Sous genre de la science-fiction, le cyberpunk est apparu au début des années 80 et a depuis essaimé ses thématiques dans de nombreux média, dont le cinéma. Adaptation libre du roman de Philip K. Dick Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, Blade Runner est à ce titre un film incontournable de la cyberculture. 27 ans après sa sortie en salle, ce troisième long-métrage de Ridley Scott narrant "les angoisses existentielles d'un androïde plus humain que l'humain" n'a rien perdu de ses qualités. Visuellement, Blade Runner reste une référence, l'univers futuriste imaginé étant d'une richesse incroyable. L'immersion dans le film est immédiate, de par les décors, le rythme, la musique (composée par Vangelis) et les acteurs. Un mot sur ces derniers : Harrison Ford est impeccable dans la peau de l'agent Deckard (dont la vraie nature reste ambiguë), Sean Young extrêmement touchante dans le rôle de Rachel, et Rutger Hauer, terrifiant en chef des repliquants, mais dont la quête d'immortalité fait de lui finalement une proie plus humaine que le chasseur. Une oeuvre sombre, riche de réflexion, de poésie et d'images fortes. Bide commercial à sa sortie (car trop sombre), Blade Runner devint au fils des années un film culte. Son ambiance unique, dont se sont inspirés d'innombrables artistes, permit l'existence d'autres longs-métrages tels que Dark City ou Matrix. Un chef-d'oeuvre de la science-fiction (et du cinéma en général) qui n'a toujours pas fini de livrer tous ses secrets.
NB : il existe plusieurs versions du film, de la version sortie en salle en 1982 (avec son affreux happy-end exigé par les studios) jusqu'au Final Cut de 2007 (objet de cette critique), en passant par le Directors'cut de 1992.