Devenu rapidement culte et un classique de la science-fiction malgré son montage initial en partie désavoué par l'auteur, Blade Runner est une oeuvre majeure du genre, et ce à plus d'un titre.
Depuis quelques années, Ridley Scott a revu sa copie, réinséré des scènes coupées qui soulèvent l'ambiguité quant au personnage de Deckard (Harrison Ford), et supprimé totalement la voix off. Mais Blade Runner possède quelque chose qui, bien avant ces modifications, en avait déjà fait un film référence.
Les effets visuels sont somptueux (on est en 82, pas de CGI), supervisés par Douglas Trumbull, un magicien (par ailleurs également réalisateur) qui avait aussi travaillé sur 2001 l'odysséee de l'espace, Rencontres du troisième type ou Star Trek le film. Mais c'est surtout ce que Scott en fait qui est impeccable. Son Los Angeles du futur plongé dans la fumée d'usine, sous la pluie, donne une ambiance incomparable au film: celle du film noir.
Car tout autant qu'un film de SF magistral, Blade Runner est un film noir, au vieux sens du terme, version Bogart. Avec flic qui boit du whisky, coups de déprimes, flingues, femme fatale et ambiance un peu poisseuse.
L'intrigue est librement adaptée de Philip K.Dick, grand nom de la littérature fantastique. On nous raconte comment un flic d'une unité spéciale, les Blade Runner, traque des androïdes humanoïdes fort dangereux echappés d'une colonie spatiale.
Harrison Ford explose comme comédien dans ce film. On l'avait déjà vu dans ses 2 rôles qui l'ont rendu célèbre (Yan Solo et Indiana Jones), mais il ajoute ici plusieurs cordes à son arc, et s'impose avec un charisme évident.
Face à lui le géniallissime Rutger Hauer incarne un androïde philosophe, qui cherche les réponses aux grands mystères de la vie tout en propageant la mort.
Leur affrontement final, dans un décors extraordinaire et cauchemardesque, est un des grands moments d'anthologie du film, un duel inoubiable dont les images hantent l'esprit.
Impossible de taire la musique de Vangelis, qui marque de son empreinte l'ambiance du film avec une de ses partitions les plus inspirées.
Blade Runner, la SF à son apogée.

harry_powell
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le 19 sept. 2016

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