Dirigé par le brillant réalisateur canadien Denis Villeneuve (Enemy, Premier Contact), Blade Runner 2049 était l’une des plus grosses attentes de 2017 en termes de cinéma de science-fiction. Il fait suite au film Blade Runner réalisé par Ridley Scott (Alien, American Gangster, Seul sur Mars) en 1982, lui-même étant une adaptation du livre Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip K. Dick. Aujourd’hui encore, le premier Blade Runner est considéré comme un classique du genre science-fiction, et lui proposer une suite était un défi immense et très risqué.


Blade Runner 2049 situe donc l’action dans un Los Angeles futuriste et dystopique, 30 ans après les événements du premier film. Une entreprise, Wallace Corporation, a créé et commercialisé de nouveaux androïdes biogénétiques, appelés « réplicants ». Ces nouveaux modèles sont destinés à aider les humains sur Terre et sont censés ne plus pouvoir se rebeller contre leur autorité. L’agent K, un réplicant dernier modèle, est un Blade Runner et traque, pour le compte de la police, les vieux modèles de réplicants qui se cachent parmi la population.


Il est difficile de parler du scénario dans une perspective critique sans en révéler les tenants et les aboutissants. C’est pourquoi cette analyse va plutôt s’intéresser aux aspects techniques du film car, entre hommage et originalité, Blade Runner 2049 fait preuve d’une inconstance dramatique.


Si la photographie est sublime, l’utilisation de la lumière laisse à désirer. D’un côté, le recours à un éclairage orangé rappelle avec succès le sépia crépusculaire du premier film qui installait déjà à l’époque une ambiance suffocante. De l’autre, l’utilisation d’une lumière blanche plus rassurante crée une cassure par rapport à l’ambiance initiale. L’état d’esprit du spectateur est ballotté entre ces émotions contradictoires sans jamais réussir à se fixer sur l’une ou l’autre.


En ce qui concerne la musique, une partie est directement inspirée de la bande originale écrite par Vangelis pour le premier film en 1982, une musique lente, planante, contemplative. C’est un bel hommage qui mélange inspiration et nouveauté et qui accompagne parfaitement les moments de réflexion du film. En revanche, les moments d’action sont accompagnés par une musique brutale qui rompt totalement avec le ton proposé jusqu’ici. La touche musicale d’Hanz Zimmer (Inception), très reconnaissable, ne se marie pas du tout avec la musique inspirée de Vangelis.


En définitive, malgré quelques erreurs de cohérence dans le scénario et une maîtrise approximative de l’hommage et de la nouveauté, les fans et les néophytes découvriront une œuvre esthétique qui trouve sa place entre le Blade Runner original, Ghost in the Shell (Mamoru Oshii, 1995) et Her (Spike Jonze, 2013) sans pour autant y apporter aucune originalité.


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JulesLittleJools
6

Créée

le 25 oct. 2017

Critique lue 223 fois

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