Et maintenant, écarquille tes yeux

La suite 25 ans après, ça n’augure jamais rien de bon. Ce coup-ci, l’entreprise confiée à Villeneuve était prometteuse. Que se passe-t-il si les replicants se mettent à se reproduire ? N’est-ce pas une menace sérieuse pour l’humanité ? D’ailleurs, ces robots peuvent peuvent-ils être doués de sensibilité et si oui, méritent-ils alors leur rôle d’esclaves ? Dans la continuité de fond de l’opus original, Blade Runner 2049 continue de creuser la question de ce qui fait l’humanité et des origines de la vie. L’objet est probablement ce qu’on verra de plus beau en cette année 2017. La photo est somptueuse. Les décors sont totalement incroyables. La composition des plans est un magnifique appel à la contemplation. L’ambiance est dans le prolongement du film de Scott. De la musique (superbe mais parfois hors propos) au rythme, tout rappelle l’expérience du film de 1982. tout, tout, too much. Car le film est parfois à l’image de Ryan Gosling, fabuleusement esthétique mais vide d’émotion et désincarné. Il y a donc cette impression pas toujours agréable d’assister à une collection de très belles images qui peine à toucher le spectateur. La faute à un rythme incertain et à un scénario qui ne semble pas toujours savoir ou il va, faute de profondeur (Les questions métaphysiques sont finalement à la marge). On pourra d’abord apprécier que le film prenne son temps mais au bout d’un moment, on finit par tomber dans une certaine torpeur. Car tout est réglé comme du papier à musique. Aux scènes d’action efficaces succèdent des scènes de description superbes mais qui ne font pas vraiment avancer l’histoire. L’un puis l’autre. L’un puis l’autre. A ce titre, je serais très curieux de voir le film monté sur un format de 100 minutes. Bilan ? Une expérience visuelle proprement stupéfiante (vu en 2D) mais un récit qui peine à convaincre et à émouvoir.