Blancanieves par GentilhommeO
Pour son troisième film, Pablo Berger nous compose une nouvelle version de Blanche Neige. Depuis quelques années, ce conte des frères Grimm, fut repris maintes fois, par le cinéma hollywoodien, et pour la première fois par un espagnol. Après deux reprises sortie l'an dernier, Blanche Neige et le Chasseur et Blanche Neige, nous avons enfin le droit à une très bonne réadaptation.
Bien qu'elle soit remis au goût du jour, puisque l'histoire se passe en Espagne durant les années 20, Pablo Berger, ne se prive pas de remettre à sa sauce ce conte que tout le monde connait sur le bout des doigts. Ainsi, il réalise son film muet, en noir blanc, constituer d'une image superbe, d'une musique somptueuse se fondant parfaitement dans chaque scène, un enchaînement d'image toute plus travaillé les unes que les autres, avec à peine quelques interstices. Les décors nous font ressentir la chaleur de l'Espagne. Et ce peu d'interstices ne gâche en rien le film, car ces paroles se suffisent à eux même.
Poétique à souhait, ce film reprend les points forts du conte, certes de façon différentes, mais ce remaniement marche parfaitement. Ainsi il ne faudra pas s'étonner de découvrir non pas les 7 nains, mais seulement 6, de voir que ce n'est pas "Proff" qui est le nain principal mais plutôt "Grincheux", et que Blanche Neige n'est pas une fille qui se promène et chante avec les oiseaux, mais qui devient Toréador grâce à son père.
Ce film nous montre quelques clichés de l'Espagne, comme leur fameuse danse festive, la chaleur, leur culte pour la toromania ...
Mais ne nous arrêtons pas sur ces clichés, et intéressons nous aux excellents acteurs de ce film. Nous retrouvons Maribel Verdú en méchante et odieuse belle mère, déjà bien remarquée dans le Labyrinthe de Pan, et nous découvrons une mignonne jeune fille Sofía Oria, jouant Blanche Neige enfant.
Ce jeu d'acteur rajoute un charme terrible au film. On reconnait toute l'innocence dans les yeux des 6 nains et de Blanche Neige, et toute la méchanceté dans le regard des autres personnages.
Ce film, ayant juste pour fond le conte des frères Grimm, nous rappelle quand même notre enfance, le soir où nos parents nous lisaient ces fameux contes. Ce remaniement marche du tonnerre, et la poésie touchera tous les spectateurs. Le film vaut le détour au moins pour le jeu d'acteur de Maribel Verdú. Bien qu'il ne fut retranscrit dans peu de salle, il n'en reste pas moins un excellent film, pouvant redonner goût à certains, pour les projections en noir et blanc muet. Ainsi je recommande ce film, qui m'a particulièrement touché et ému de bout en bout.
Espérons que Pablo Berger n'en reste pas là et continue sa carrière cinématographique.