Symphonie du faux et de la plastique basique
Quand on tente de redonner une teinte de modernité à un ancien conte pour enfant, qui plus est un, à conte pour enfant possèdant déjà une adaptation ancrée dans la pop culture, la tâche est d'une difficulté sans nom.
En effet, concilier une production de blockbuster et une envie de modernité demande une véritable maîtrise dans l'art de conter une histoire et dans la façon de piocher des qualités dans le matériau de base comme de lui insuffler du neuf. Le problème, c'est qu'il n'y aucune traces de maîtrise, ici.
Tout au plus, certaines scènes d'une beauté visuelle et d'une composition picturale étonnamment réussies, mais elles sont perdues dans un méandre d'ennui et d'images de synthèse. Vouloir offrir une ambiance plus sombre à l'histoire de Blanche Neige est une chose, encore faut il que cette idée reste constante tout le long du métrage. On alterne entre une photographie au constrate marqué et presque charbonneux, et une autre au Lensflare infâme empreint d'une bouillie numérique colorée, offrant donc un mélange hétérogène incompatible dans les visions que chacune cherche à offrir au spectateur.
S'ajoute à ça une sensation de faux omniprésente, que ce soit dans les décors comme dans les personnages, qui donnent l'impression de n'avoir aucune cohérence dans leur action comme dans leur manière d'interagir avec ce studio en fond vert dans lequel ils évoluent. Tout sonne faux comme dans une publicité ou dans une mauvaise adaptation bas de gamme et sans le sou, et l'histoire remaniée de Blanche Neige ennui très vite, faisant passer les 2h comme un long supplice infernal à peine divertissant.
Aucun souffle épique ne vient réellement contrebalancer avec cette plastique de publicité, que ce soit dans les combats sur-cutés comme dans l'épopée à travers sombres forêts et villages matriarcales de Neige et du Chasseur, ce qui ne fait que finalement nous demander quel est le véritable intérêt de l'existence de ce film.
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