* Massive spoilers*
Alors dans le genre de films qui ne servent mais alors strictement à rien, Blood Creek il se pose là.
Michael Fassbender (qu'est-ce qu'il fout là celui-là ?) est un nazi. Il débarque ni-vu ni-connu dans une ferme du fin fond des Etats-Unis en pleine seconde guerre mondiale, passé inaperçu malgré son accent germanique à découper à la tronçonneuse, et discute avec les occupants des lieux, une petite famille, d'une pierre runique étrange scellée dans leur grange et qui semble receler d'étranges pouvoirs.
Sur le fond ça ferait un peu La Forteresse Noire de F. Paul Wilson au milieu des champs, Fassbender roule ses clopes en inquiétant la famille avec son plus beau sourire et c'est la classe, y'a un filtre gris assez laid mais c'est la Schumacher's touch, c'est pas trop mal comme début ma foi. Mais d'un seul coup la couleur revient sans prévenir alors que l'histoire saute cinquante ans d'histoire pour aller suivre un falot dont le frère, ex-soldat en Afghanistan rentré au pays, a disparu il y a maintes années dans la forêt aux alentours. Et quand le frérot en question réapparaît avec les postiches du père Fouras et une grille de morpion gravée dans le dos pour lui demande son aide, ben il va l'aider. Alors il décide d'appeler un geek sorti de nulle part pour s'occuper de papa qui fait chier dans son fauteuil roulant, et il choppe deux fusils pour aller tirer sur... enfin c'est cool de les prendre quoi. En tout cas le temps qu'il ramasse deux boîtes de cartouches et un sac à dos le frangin s'est déjà tondu, rasé, douché, rhabillé, et il a probablement aussi eu le temps d'écouter deux fois la version extra-longue d'In a Gadda da Vida vu sa rapidité. Puis ils partent dans la forêt, direction la crique machin.
Mais il fait encore nuit, la forêt est sombre, alors ils commencent à discuter et en un contre-champ PAF ! Plein soleil, c'est parti !
Après un rapide tour de barque ils débarquent furtivement dans une jolie ferme tellement interdite et délabrée qu'on dirait vraiment qu'elle ne cache vraiment rien (très jolis décors, redneck style), et neutralisent en toute discrétion le chien de garde des lieux d'une vingtaine de coups de couteau à l'arrache pendant que le Falot hurle à la mort dans un concert d'aboiements, avant d'entrer toujours en catimini dans la baraque pour blesser légèrement le fils de la famille d'une balle de Winchester. Et d'une décharge de fusil à pompe à bout portant en plein milieu du bide aussi mais c'est rien hein, il va continuer à vivre en foutant du sang partout, ne vous inquiétez pas. Puis ils séquestrent la mère sénile et sa jolie fille dans le salon.
Le Falot ne comprenant absolument rien, il hurle et va là où il ne faut apparemment pas pour y découvrir Shea Whigham en sang, enfermé dans un container, qui va jouer le mec le plus inutile du monde avec aisance et charisme, et pendant ce temps-là le frangin va, par un concours de circonstances hautement improbable causé par une tactique de guet-apens des plus ridicules (ça forme bien l'Afghanistan hein, ça pour se replier dans la baraque après la connerie y'a du monde !), libérer le nazi-occultiste maléfique, donc Fassbender, le visage couvert de latex jaunâtre qui le rends méconnaissable... ça valait le coup de prendre un acteur de cette trempe.
En face, Dominic Purcell (le frangin) joue des sourcils pour exprimer l'inquiétude qui ne se lit pas sur son visage, le falot continue à hurler qu'il ne comprend rien parce qu'on ne lui explique rien en balançant son fusil dans tous les sens. Pour leur sécurité, on leur explique qu'il faut garder les portes fermées car les symboles peints dessus empêchent le monstre nazi d'entrer dans la maison (par contre il peut les toucher, bizarre comme sortilège...). Et comme il ne peut pas entrer, il fait posséder un cheval mort pour en faire son serviteur cheval-zombie-aveugle et carnivore qui semble tout droit sorti d'un Resident Evil, et qui lui peut rentrer pépère dans la maison en défonçant les porte et mastiquer l'épaule du mec le plus inutile du monde tranquillement avant d'essayer de... de surplomber... le falot sur la gazinière. Les armes à feu étant inefficaces, ils le transforment en torche galopante (ça crin !). Et au lieu d'entrer pendant la cohue pour massacrer tout le monde, Fassbender choisit de rester dehors et de regarder le spectacle, ce qui laisse aux frères mollusques le temps de réparer la porte. Oh mince ! Je tambourine du poing sur la porte parce que j'ai raté mon coup !
Du coup il réanime le fils, qui redémonte la porte (décidément) et tue son père, le zombifiant sur le coup. Ça aurait pu tourner méchamment au vinaigre pour les deux flans humains mais après une poursuite palpitante dans l'escalier les possédés sont renvoyés Ad Patres grâce à un tisonnier qui trainait dans un coin et le nazi n'a toujours pas jugé utile d'entrer. C'est vrai que deux nanas ligotées sur leurs chaises comme dernier obstacle c'est effrayant pour un démon qui vient de buter un cheval en un coup de griffe, alors il continue à tourner autour de la maison en ricanant.
Et heureusement pour les héros il y a les os de sa famille posés dans un coin de la grange, seul élément capable de le tuer. Car il doit boire un décalitre de sang pour arriver à ses fins, mais il ne peut boire celui de papa / maman, qui lui ôterait tout pouvoirs jusqu'à la prochaine pleine lune (ça fait 150 ans qu'ils lui jouent le même mauvais tour en préparant une victime scarifiée dont la plaie a été enduite de moelle des os en question et il oublie à chaque fois, c'est beau la naïveté!)
Os sur lesquels le frangin va bien sûr se précipiter, profitant d'une diversion non-organisée qui tombe à pic et fournie par l'homme le plus inutile du monde armé d'une faux, qui se fait prestement empaler par le nazi qui commence à boire son sang à grandes lampées alors qu'en face le falot met deux heures à se décider à l'achever malgré les supplications de la blonde arrivée à ses côtés. C'est cependant suffisant pour que Sourcils-man attrape les os.
Le nazi le poursuit et arrive à deux doigts de le tuer trois fois. Sauf qu'il décide de le laisser partir les trois fois, pour tuer son frangin devant lui, alors ils mettent leur plan à exécution, le nazi naze absorbe ses ancêtres et ils n'ont plus qu'à l'égorger avec du fil barbelé. Voilà !
Ah oui y'a aussi une histoire de troisième œil qui donne du pouvoir et que l'on développe en se mettant un grand coup de burin en plein milieu du front mais j'ai pas vu l'intérêt du truc à part qu'on puisse le crever pour faire très mal à son porteur. La famille meurt de vieillesse, les flans humains brothers se rendent compte qu'il y avait huit envoyés nazis dans la région et qu'en reliant leurs positions sur la carte ça fait une croix gammée (GODWIN VIENS VITE C'EST FORMIDABLE !), plein d'autres svastikas partout, le falot part dézinguer les sept autres avec son fusil, et sourcils se rend sur la pierre maudite. Il fixe la caméra pendant qu'une voix off nous explique que « Gna gna gna vie éternelle bla bla... ». Et The End, mais pitié pas de suite !
Ce n'est pas ce que Schumacher a fait de pire, loin de là, vu du fait qu'on évite déjà la plupart des effets de style perraves qui le caractérisent d'habitude, mais bon...
