Planète à gogo

Un mini opéra d'une heure aux croisées de Métal Hurlant, la synthwave et de Norman Spinrad. Où comment deux français avec le budget Red Bull des animateurs 3D du dernier Marvel ont réussi le pari insensé d'un film beau et ne prenant pas le cinéphage/phile pour un con. La première révélation c'est la couleur ! Les éclairages et la photo sont incroyables. Les teintes osées rappelant les outrances de Mario Bava. Toutes ces couleurs pétantes mettent en abyme la tristesse des films de sf actuels aux tons grisâtres. Dans un monde de pigeons soyons des paons. Cela pourrait être la devise de Seth Ickerman le réal bicéphale derrière Blood Machine. Un truc de dandy en somme. Effet maximum avec dépense minimum. ça ne coûte pas un bras mais ça envoie autrement le couscous que toutes les productions bien lisses et sans âme. Le moins bien maintenant : ça se veut comme une expérience hautement sensorielle et pas d'histoire... Mais ça manque cruellement une bonne histoire. L'aspect on se laisse prendre par (la main) les images et on se laisse aller à un trip d'une heure peut fonctionner mais il manque à Blood Machine des personnages forts auxquels on s'attache. La musique n'est pas à tomber à la renverse mais elle cadre très bien avec le film. Je n'irai clairement pas me précipiter pour l'acheter et continuer chez moi ou en ballade, le trip cosmique. Je signe quand même un chèque en blanc à Seth Ickerman en espérant que l'essai soit transformé et qu'ayant attiré le chaland avec cet "ofni" la suite soit royale.