Voilà le petit Woody de 2013. Moi je trouve qu'un film par an c'est un bon rythme. On attend toujours le prochain et on sait qu'on n'attendra pas longtemps. Moi j'aime pas attendre longtemps. Pour être franche, ce petit Woody il a une place spéciale : depuis le début de l'année je m'étais dit qu'il serait le réconfort parfait du mercredi soir, à la sortie d'un DS de 6 heures.
Je vous raconte ma vie, certes, mais ce n'est point sans but, parce que ce qu'il faut remarquer ici, c'est que Woody a ce mérite de faire des films qui passent, depuis vos yeux et vos oreilles, vers votre cerveau puis vos zygomatiques, comme une lettre à la poste.
Dans un état entre le coma et le zombie, je ne me suis pas endormie, parce que Woody est fluide, rapide, drôle, parce que Woody fait toujours du Woody (certes on peut lui reprocher de le faire plus ou moins bien, ou de ne faire que ça), et que quand on y va, on sait ce qu'on va avoir, et on en est bien content.
Rome avec plein d'amour est largement dépassé, cependant, par un film maintenant mené royalement par une Cate Blanchett qui est parfaite dans son rôle de bourgeoise affrontant un retour à la réalité plutôt difficile. C'est tellement beau, ce personnage bourgeois tiraillé entre son psy et son xanax, qui ne peut s'empêcher de parler continuellement, tellement Woody, et tellement drôle.
Jasmine, blue Jasmine, c'est donc ce personnage qui avait tout et qui se retrouve avec rien après sa rupture avec son mari, et qui doit donc aller vivre chez sa soeur, avec laquelle elle n'a en commun que ses parents d'adoption. Dépeignant parfaitement le mauvais goût de Ginger (et de Chili, mon Dieu, ce mauvais goût vestimentaire et capillaire est tellement parfait), Woody a le mérite de porter un regard qui n'épargne personne, et qui ne se veut pas, je crois, moralisateur : juste une vue qui fait du bien, qui se digère instantanément. La réalisation, depuis les plans sur l'appartement de Ginger, aux musiques Woodiesques, en passant bien-sûr par le choix des acteurs (Cate Blanchett, bon sang !) est d'une fluidité incroyable. Si cela peut sembler simple, je crois que justement, au cinéma, la représentation trouve sa difficulté dans la facilité qu'elle a à tomber dans le cliché. Frôlant les clichés sociaux d'assez près pour en rire, on stigmatise juste comme il faut, en évitant un choc des cultures à l'humour facile, car notre Blue Jasmine est bien plus complexe. Woody je t'aime parce que tu fais un nombre de flash back incroyable et qu'il n'y a pas un seul moment où tu risques nous perdre.
Woody a la légèreté de Woody, la fluidité de Woody, et c'est tellement agréable, de pouvoir assister à un bon film sans faire trop bouillir son cerveau.
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