Blue Jasmine par Jean-François Baillon
J'avoue ne pas bien comprendre l'excitation critique ambiante autour de ce qui serait "le meilleur Woody Allen depuis Match Point". Sérieux? D'abord "Match Point" est loin d'être le sommet que l'on dit, et depuis Woody a quand même réalisé "Whatever Works", autrement plus original que cette réécriture aseptisée de Tennessee Williams. Certes Cate Blanchett crève l'écran, ce qui fera dire à certains que Woody a encore réussi un "émouvant portrait de femme". Oui, enfin, on est quand même très très loin de "L'avventura" d'Antonioni ou de "Persona" de Bergman. Et ce qui me dérange le plus, c'est que Woody a évacué de la pièce de Williams tout ce qui lui donnait sa portée subversive (essentiellement, l'homosexualité du mari de Blanche, les raisons de son suicide, et l'attirance de Blanche pour Stanley). Quant à la mise en scène, qui ne conviendra qu'elle est bâclée dans la première partie? Les retours en arrière sont aussi finement amenés que chez Arthur Miller, c'est dire.