Après l'échec commercial de "Dune" David Lynch retourne dans un style plus intimiste avec "Blue Velvet", marquant un tournant dans sa filmographie en terme de réalisation.

L'histoire, Jeffrey (Kyle MacLachlan) trouve une oreille humaine dans un terrain vague, il décide de mener son enquête avec Sandy (Laura Dern) et de fil en aiguille ils vont remonter la piste jusqu'à une mystérieuse chanteuse de cabaret Dorothy Vallens (Isabella Rossellini). Jeffrey se prend alors d'un désir pour elle, ne se doutant pas du danger qu'il encourt.
Ce film montre une autre facette de David Lynch, à l'esthétisme plus édulcoré s'inspirant des années 50 avec une réalisation nouvelle qui deviendra sa marque de fabrique. "Blue Velvet" n'a pas la dimension extrasensorielle de "Eraserhead" ni la profondeur de "Elephant Man", mais il n'en reste pas moins énigmatique, avec une ambiance unique. On pourrait voir ce film comme un polar sombre et romantique à la fois, la mise en scène atypique du réalisateur voit réellement le jour et il gardera ce style pour ses films suivants.
La musique joue un rôle très important dès les premières minutes, on entends ce morceau "Blue Velvet", sonnant très rétro, comme si l'on avait toujours connu cette mélodie, elle est reprise plusieurs fois dans le film, gravant de manière imperméable notre mémoire sélective. C'est d'ailleurs la première collaboration avec Angelo Badalamenti qui signera les bandes originales de tout les autres films de Lynch (à l'exception de son dernier "Inland Empire").
Kyle MacLachlan est la grande révélation de ce long métrage, son deuxième après sa première expérience mitigée dans "Dune", il colle parfaitement avec le cadre que Lynch voulait donner à son œuvre, le passage du statut de jeune candide à celui d'homme. Les seconds rôles sont également excellents, avec notamment un Dennis Hopper magistral en fou furieux psychopathe et une Isabella Rossellini en envoûtante muse masochiste.
Bien que "Blue Velvet" soit extrêmement novateur, il reste tout de même moins captivant que ces précédents films (à l'exception de "Dune" qui est un peu à part), bien que tout soit mît en œuvre pour, il manque tout de même un petit quelque chose que je ne saurais expliquer pour en faire réellement un chef d'œuvre.

Dans tout les cas "Blue Velvet" reste forcément très bon et est à voir rien que pour son originalité et son ambiance si particulière.

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le 1 avr. 2014

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JimBo Lebowski

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