White lies ?

L'objectif de Bohemian Rhapsody est de vous inspirer le désir d'écouter encore et encore du Queen en sortant de la salle, et il y parvient grâce à une efficace dramatisation des chansons les plus populaires su groupe, méritant amplement quelque chose comme un 7/10, une appréciation primale mais sincère face à un film sans aucun intérêt scénaristique, mais tout entier tourné vers la musique. Il ne faut cependant pas voir Bohemian Rhapsody en négligeant la quantité de libertés qu'il prend avec la vérité. C'est que Queen est un de ces groupes sans histoire, ou en tout cas dont l'histoire ne mérite pas un Biopic, de sorte qu'il a fallu beaucoup s'arranger avec la vérité pour le faire rentrer dans les carcans les plus stéréotypés du film de groupe, curieux paradoxe en fait assez compréhensible : le public non averti ne peut que croire à un mensonge qu'il a déjà vu mille fois, dont il connaît les codes et les formes, et qu'il reconnaît spontanément comme vrai. Le film a pâti de la pression des membres survivants quand il aurait eu plus de sens comme Biopic du seul Mercury, c'est évident. En tant que tel, il mérite mépris et dégoût. Partagé entre ces deux tendances, j'opte pour un mou 6/10, incapable de le déconseiller formellement comme de le recommander aussi faiblement que ce soit.