Stan Lee est mort. Il fallait que je le dise même si ça n'a pas grand chose à voir avec Bohemian Rhapsody. Quoique si, puisqu'on va parler de ces légendes qui ont marqué la Culture avec un grand C.


Stan Lee est mort, et aussi con que ça puisse paraître, je lui doit en grande partie ma cinéphilie, si ce n'est la quasi-totalité. J'ai grandis en regardant des films comme Spiderman, Hulk, les X-Men, et le premier volet du tisseur de toile a été plus qu'une révélation, ce fût un choc. Un choc si immense que gamin, je voulais être Spiderman, un choc si immense que lorsque j'ai compris que c'était un rêve irréalisable, j'ai décidé que je voulais faire des films.


Bref, en publiant The Amazing Spiderman, Stan Lee avait crée LE personnage qui allait suivre ma vie, LE personnage auquel j'allais m'identifier gosse, et auquel je m'identifie encore. Stan Lee a un impact si immense, il a été présent dès mon plus jeune âge qu'il m'apparaissait comme un homme immortel au même titre que David Gilmour, Bryan Cranston, Steven Spielberg ou encore Michel Drucker. Ces hommes que l'on croit, qu'on espère immortels tant ils sont là depuis notre naissance.


Stan Lee est immortel, son corps s'est éteint en ce triste jour du lundi 12 novembre 2018, mais son œuvre, l'héritage qu'il nous a légué, elle, perdura à travers les décennies. Tout comme l'homme dont on va parler aujourd'hui.


Plus tôt dans la journée, avant d'apprendre que mon idole était passé de trépas, avant d'essayer de me noyer dans l'alcool (jusqu'à ce que je me rende compte dès la première gorgée que ma bière était dégueulasse), je suis allé voir Bohemian Rhapsody, film qu'on m'a rabâché encore, encore... et encore.


J'avais, dès l'annonce d'un tel projet, l'intention d'aller voir Bohemian Rhapsody. Je ne peux cependant pas dire que je suis un fan immense de Queen, je suis loin d'être un spécialiste même si j'ai lu leur page Wikipédia. Par pur manque de temps, j'ai tardé avant d'aller voir le film. On m'a hurlé de partout pendant des semaines que c'était trop génial, que c'était incroyable ; je voyais des pubs dans le métro partout. Bref, Bohemian Rhapsody envahissait mon quotidien au point où j'ai eu une certaine saturation sans même l'avoir vu.


Bref, un jour, j'avais le temps, et je suis enfin allé voir ce biopic sur l'un des chanteurs les plus talentueux de l'histoire de la musique, Freddie Mercury.


Et en fait, dès le départ, j'ai un soucis avec ce film. Parce qu'avant de retracer l'ascension fulgurante du groupe Queen, il s'axe d'avantage sur Freddie, Freddie et encore Freddie. Et j'adore Mercury, c'est pas ça le problème, c'est juste que pour moi, Queen, c'est aussi Brian May, John Deacon et Roger Taylor, et que chacun a une place importante au sein du groupe.


Ce film résume Queen à Freddie Mercury dès le départ, comme certains résumeraient Radiohead juste à Thom Yorke, ou encore Led Zeppelin à Jimmy Page. Et en ce qui me concerne, c'est une démarche qui m'énerve toujours.


Bref, mais passons. Le film nous montre donc l'ascension de Freddie Mercury (les autres, on s'en fout un peu), devenant la tête d'affiche du groupe Queen. Comment lui et les autres (mais surtout lui) vont faire de Queen un groupe légendaire, aux prestations monumentales et aux compositions audacieuses.


Et ce côté très documentaire marche très bien. Le film nous montre de façon très claire la création de morceaux tels que Bohemian Rhapsody, We Will Rock You, ce qui fait qu'on en ressort avec des connaissances sur le groupe, et ça fait plaisir.


Après, en tant que biopic, je trouve qu'il faut pas se leurrer, Bohemian Rhapsody est très classique. Même si l'évolution psychologique de Freddie Mercury est très bien relatée, le schéma narratif est vu et revu. La mise en scène, bien que soignée est très sobre sauf dans les scènes de concerts (mais j'y reviendrai). Et à vrai dire, on en apprend pas vraiment plus sur la personnalité de Mercury. Tout le monde savait que c'était un homme plein d'excès, qui avait des sautes d'humeurs, qu'il était très souvent arrogant mais dont la personnalité offrait cette touche supplémentaire propre à Queen.


Je n'en ai pas appris davantage sur Freddie Mercury, et justement, j'aurai été plus curieux de connaître davantage des membres comme John Deacon et Roger Taylor qui ont toujours été plus en retrait dans le groupe (bien que primordiaux).


Et puis bon, là c'est du pinaillage de gros fan débile de rock, mais ce film est extrêmement ancré dans le monde du rock. On nous mentionne Elton John, David Bowie, Pink Floyd, Paul McCartney, on a même droit à plusieurs plans sur Bob Geldof (et si vous connaissez pas Bob Geldof, allez voir sa page Wikipédia). Et étant donné que les maquillages sont tels qu'on a véritablement l'impression d'être face à Freddie Mercury et Brian May, j'aurai été incroyablement heureux de croiser David Bowie par exemple (parce qu'Under Pressure), ou encore les Dire Straits puisqu'on les entends vite fait jouer sans les voir dans le film.


Mais ça, c'est mon problème, je baisse pas ma note parce que j'ai pas vu Bowie ou Mark Knopfler, c'est juste que je suis con.


Et puis, si on retire sa façon très classique de traiter une personnalité, Bohemian Rhapsody fait le boulot, et il le fait bien. On retrouve toute la folie qui faisait le groupe, les suivre à travers leur carrière est très agréable, les acteurs sont incroyablement bons et les dialogues sont foutrement réussis. Et j'arrive enfin au véritable intérêt d'aller voir Bohemian Rhapsody au cinéma et uniquement au cinéma.


Comme je le disais plus tôt mais très brièvement, la mise en scène tente des choses lors des scènes de concerts dans le but de reproduire la folie, la ferveur et la puissance d'un concert de Queen. Et vous savez quoi ? C'est réussi.


Le meilleur exemple est évidemment la scène finale qui reproduit le Live Aid, ce live légendaire (organisé par Geldof donc) où Mercury déchaîna les enfers et prouva qu'il était non seulement un incroyable chanteur, mais surtout une véritable légende du rock. Cette scène du Live Aid, c'est comme si on y étais. Les acteurs reproduisent les morceaux interprétés lors de cette performance de vingt minutes, et c'est tout bonnement exceptionnel.


Et c'est pour ça qu'il faut voir Bohemian Rhapsody au cinéma, parce que jamais je n'ai autant savouré une chanson de Queen. Parce que les solos de Brian May furent d'une puissance inimaginable, la basse de John Deacon s'imposait avec classe, parce que Roger Taylor tape sur ses cymbales avec toute la rage du monde et parce que Freddie Mercury nous offre là, l'une des performances vocales les plus sidérantes, les plus virtuoses et les plus parfaite de l'histoire de la Musique. Et ce moment unique de Rock, on le vit, cette expérience est à savourer pleinement dans une salle de cinéma avec un son de dingue.


Alors à tout ceux qui compte se mater Bohemian Rhapsody sur leur ordinateur en streaming, vous ratez quelque chose, vous ratez l'occasion de vivre l'expérience Queen au cinéma, et ce serait un gâchis monumental. Et juste pour revivre ces vingt dernières minutes, juste pour entendre The Show Must Go On pendant le générique de fin, juste pour entendre de la bonne musique sur des amplis de qualité supérieure, allez voir Bohemian Rhapsody au cinéma !


En sortant de la salle de cinéma, on oublie les défauts du film, et on garde en tête cette scène finale monumentale. On repense à Freddie Mercury, à ce qui fait de lui, une icône du rock qui continue de rester dans les esprits bientôt trente ans après sa mort. Tout comme Stan Lee continuera, de par son œuvre de faire rêver des générations avec ses personnages et ses histoires. Ces hommes traverseront le temps, et grâce à leur génie, sont devenus immortel.


Que tu te porte bien là où tu es maintenant Stan. Tu resteras dans mon cœur à tout jamais.

James-Betaman
7
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Journal de bord 2018 (je ne change pas le titre car je ne suis pas original), Les meilleurs films de 2018 et Seul au ciné

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le 14 nov. 2018

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James-Betaman

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