A peine le Dr. No mis hors d’état de nuire, voilà que James Bond doit déjà se plonger dans une nouvelle mission. Un an après James Bond contre Dr. No, Bons baisers de Russie signe le retour de l’agent secret pour le deuxième opus de la saga.


Comme nous avions pu le voir, James Bond contre Dr. No était le film des bases, composant avec des moyens modestes pour proposer un film d’espionnage et d’action efficace. Avec Bons baisers de Russie, les choses évoluent déjà. Tout d’abord, le générique, avec une musique originale, prenant la place du thème principal de James Bond, faisant office de musique du générique du premier film. Mais pas trop non plus, le célèbre thème revenant à la fin du générique, comme pour signifier un pas en avant mais, toujours, une attache à ces fameuses bases présentes dans le premier film.


On parle souvent de Goldfinger comme un tournant majeur dans la saga James Bond, mais Bons baisers de Russie opère déjà un premier virage. James Bond se voit offrir ses premiers gadgets par Q, déjà incarné par Desmond Llewelyn, qui réalisé ici sa première de ses dix-sept (!) apparitions dans la saga. C’est également l’introduction de la figure de l’ « homme de main », ce personnage imposant et impitoyable, agissant pour un cerveau et offrant à 007 une opposition, notamment physique, spectaculaire. Les composantes récurrentes des films James Bond commencent réellement à se démarquer dans Bons baisers de Russie, où à l’aspect « aventure » de Dr No succède un aspect plus « espionnage », plus grave et tentaculaire.


Dans James Bond contre Dr. No, nous nous concentrions sur un principal antagoniste, qui paraissait finalement être l’arbre qui cachait la forêt. Ici, les parties prenantes sont plus nombreuses, tout comme les pièges et les rebondissements, ne facilitant pas la tâche à James Bond. A ce jeu, Bons baisers de Russie convainc, en suivant une organisation et un montage clairs, en ne s’éloignant jamais trop de son fil directeur. C’est aussi un film réussi en termes de mise en scène, notamment dans celle des scènes d’action, comme l’attaque du village et, surtout, l’affrontement dans le train, lisible, éclairé de manière très intéressante, faisant preuve d’une modernité certaine.


James Bond, ce sont également les femmes, avec, ici, en tête, la sublime Daniela Bianchi, plus présente que ne l’était Ursula Andress dans le prochain film, mais étant encore présentée comme fragile et quelque peu soumise au viril agent britannique. Question d’époque, ce qui fait aussi la particularité de cette saga qui les a traversées. Avec Bons baisers de Russie, la saga en est toujours à ses débuts, mais elle affiche déjà de grandes ambitions, au point de déjà annoncer le prochain film à la fin du générique. Car ce qui est un début prometteur va toucher à la légende très rapidement avec Goldfinger.


Critique écrite pour A la rencontre du Septième Art

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le 20 sept. 2020

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