Bons baisers de Bruges par Alligator

Agréable surprise. A lire le peu que je me permets de lire avant de voir un film, restant la plupart du temps avec juste pour avant-goûts mes propres sensations, phantasmes et supputations plus ou moins pleins d'a priori, je pensais avoir affaire à une comédie je me retrouve avec un film plutôt noir, à l'humour de la même couleur certes, mais laissant souvent libre court à une aventure pleine d'action, de désespoir, d'amertume, d'angoisse et de culpabilité.

La forme est particulièrement léchée, dans le cadrage et les mouvements mais surtout dans la photographie. Le tout place le film sur une tonalité froide et enivrante. Bruges, que je ne connais pas personnellement, me semble bien sympathique. Froide et enivrante aussi du coup.

Le récit est un peu troublé par des changements de rythme et de ton pour le moins cocasses. Et quelque part ravissant. Toujours ce satané état de surprise même quand je découvre que Colin Farrell ne me tape pas sur les nerfs malgré le sourcil agité et les grimaces simiesques habituels, un bain d'effarement. J'ai bien aimé alors que je n'aurais pas dû. Sans doute ces détours, ces personnages qui sont eux même un peu paumé par ce qu'il leur arrive et qui subissent tout de même avec un recul souriant.

Un film noir, acier, brouillé, désaxé dans le brouillard d'une Bruges féérique. Une sorte de conte moral sur la mort, le destin, les erreurs et la culpabilité.