In Bruges est une petite perle de fraicheur et de noirceur qui réunit ce que le cinéma britannique sait faire de meilleur – que ce soit pour cet humour noir et absurde dont eux seuls ont le secret, pour cet incroyable sens du dialogue ou pour ces trois formidables acteurs.

Mais Martin McDonagh transporte cet univers hors de ses frontières, dans la petite ville de Bruges : sublimée par le film, la Venise du Nord ressemble à s'y méprendre à un fuckin' fairy tales incluant cygnes, brume et petits nains.
Rien n'y semble réel : ni les péripéties qui s'y déroulent, ni les seconds rôles tous plus loufoques les uns que les autres, ni ces morts de cinéma.

Ce qui aurait pu être un simple bon petit film à l'anglaise (à l'irlandaise, soyons pointilleux) prend alors une toute autre ampleur. On se surprend à être touché par les réflexions de Ray sur la culpabilité et la mort, par les réponses de Ken sur la possibilité ou non de changer, et celle d'avoir une seconde chance.
On se surprend à être émue par ces morts de cinéma qui auraient pu être burlesque si restées au Royaume-Uni, mais sont dans ce fuckin' fairy tales bien plus tragiques.

On se surprend à être conquis par ce film. Et à vouloir visiter la Belgique.
inimay
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le 16 oct. 2011

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