Dans le monde du cinéma le nom Anderson est un peu une marque de génie, on a Wes, qui nous éblouie à chaque fois avec son univers si particulier constitué de décors colorés, de plans fixes et de scènes en stop motion. On a Paul W.S qui nous ébloui par ses films d’une médiocrité affligeante, c’est un peu une marque de génie ça aussi.

Mais le Anderson, dont je vais vous parler aujourd’hui c’est Paul Thomas, et de son deuxième film, Boogie Nights.
Boogie Nights, c’est le troisième film de PTA (je me permets de l’appeler comme ça, après avoir vu trois films de lui, je pense que ce n’est pas déplacé) que je vois, après Punch Drunk Love et There will be blood. Et je dois dire que c’est celui qui m’a le plus marqué, au point de tomber amoureux de la façon de filmer de PTA.

Boogie Nights, c’est une grande fresque digne de Martin Scorsese dans l’industrie du porno de la fin des années 70. On suit le jeune Eddie Adams, plongeur dans une discothèque et qui s’avoir un don particulier. Vous voyez ce que je veux dire ?
Non ? Bah disons simplement que Eddie est une sorte de tripode. Il se fait donc remarquer par Jack Horner qui veut faire de lui la nouvelle star du porno.

A partir de là on se retrouve dans un schéma classique d’ascension (comme dans les Affranchis ou Casino) avec Eddie, devenu désormais Dick Diggler qui va très vite grimper les échelons, jusqu’à devenir la plus grande star du moment. Gagnant des awards, jouant dans une saga de film ressemblant à un James Bond du porno. Dick va alors pouvoir se payer des nouvelles bagnoles, une super maison, bref il fait ce qu’il veut, c’est une star !!

Malheureusement très vite, Dick va prendre la grosse tête, les drogues et la violence vont aussi pointer le bout de leur nez, et va entrainer tout le beau petit monde dans une spirale descendante incontrolable. On entre alors dans une phase particulièrement sombre, avec des scènes particulièrement violentes. Ils sont au fond du trou.

PTA dépeins à merveille le monde du porno, le tout dans une ambiance 70s parfaitement retranscrite, que ça soit au niveau des décors, des costumes ou de la BO excellente. PTA nous livre une réalisation de malade, nous gratifiant de plans particulièrement inspirés, nous régalant au niveau des plans séquences (on pensera bien sur à celui d’ouverture, ou à celui suivant Macy lors de la soirée de nouvel an), des scènes à l’ambiance particulièrement tendues ( la séquence complètement malade chez Alfred Molina, avec Sister Christian et bruits de pétards en fond, une scène où la tension est palpable, tellement on sait que tout peut déraper à n’importe quel moment).
En clair, PTA nous montre que ce n’est pas un manche derrière la caméra, faut dire que c’était vraiment le pied, ces mouvements de caméra super fluides qui nous montrent tout ce qu’il veut nous montrer sans aucune contrainte. Un vrai boulot de patron.

Mais l’un des autres points forts de ce film reste son casting 5 étoiles. On y retrouve le encore débutant Marky Mark dans le rôle de Dick Diggler, qui m’a particulièrement touché et bluffé. Julianne Moore en star du porno, et figure maternelle dans le milieu, qui prend sous son aile Dick, les séquences entre Dick et Amber sont d’ailleurs particulièrement bien joué, et tranche avec ce milieu impitoyable, on y ressent un vrai amour.
Burt Reynolds en réalisateur de film porno est lui aussi excellent. William H Macy en looser cocu est géniallissime, John C Reilly en acolyte de Dick est tout aussi bon. Heather Graham, Don Cheadle, Thomas Jane et Phillip Seymour Hoffman viennent compléter le casting et sont tous aussi bon et nous livrent des portraits différents mais tous réussis.

En conclusion, Boogie Nights est ce qu’on peut appeler un chef d’œuvre, seulement le deuxième film de PTA, mais il nous montre toute l’étendue de son talent, et impose son nom sans problème dans la cour des grands.
Prochain arrêt : Magnolia
Bondmax

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