Une oeuvre jubilatoire, scénaristiquement indigente mais formellement saisissante ! Death Proof reste - si l'on excepte de dyptique Kill Bill - le film de Quentin Tarantino le plus référencé : fétichiste de part en part, codifiée dans ses moindres détails cette production Grindhouse ultra-stylisée rend généreusement hommage aux films de cascades et autres séries Z sciemment digérés par QT.


Nonobstant l'absence d'une structure traditionnelle en trois actes l'auteur de Pulp Fiction se fait littéralement plaisir en dilatant son cinquième long métrage au gré de séquences principalement filmées pour la beauté du geste : gratuit mais visuellement stimulant ce récit en deux parties d'égale durée montre un cul-terreux passant du statut de bourreau à celui de victime ( Kurt Russell, définitivement cinégénique ). Dans Death Proof se sont les petites pépées qui portent la culotte ultime, exhibant leur petons comme signe ostentatoire d'une féminité vengeresse tout en s'adonnant lascivement à quelques danses érotiques. Tarantino connaît son découpage filmique sur le bout des doigts, esthétisant cette production érudite à renfort de pellicules rayées et autres bobines manquantes... Nous sommes dans le pur film d'exploitation, ou du moins dans sa célébration, et le cinéaste nous laisse partager ses ébats avec un soin cinéphile teinté d'un soupçon de suffisance.


Le film manque parfois de mesure dans sa construction, trop superficiel dans son ensemble pour convaincre intégralement mais joliment spectaculaire dans sa seconde partie. A noter le charisme de l'imperturbable Zoë Bell, cascadeuse trouvant là une scène de course-poursuite absolument mémorable tournée visiblement sans overdose de trucages numériques. Film-concept digne d'intérêts formels et techniques Death Proof reste en deçà de l'excellence des premières oeuvres de Quentin Tarantino mais s'avère incontestablement au-dessus de la moyenne de la production actuelle. Un film certainement passionnant à étudier et analyser, comme en témoigne le montage prodigieux de Sally Menke, acolyte féminine du réalisateur...

stebbins
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le 6 nov. 2017

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