Box of Moonlight
7.4
Box of Moonlight

Film de Tom DiCillo (1997)

Il n'est jamais trop tard pour apprendre à aimer la vie!

Al est ingénieur électricien, il gère une petite équipe sur un chantier loin de sa famille. Al est le prototype de l'américain moyen à la vie extrêmement bien rangée et minutée (coups de fil réguliers à sa femme à heures fixes, idem pour les repas, respect scrupuleux des lois......), bref le mec chiant installé dans sa routine. Al a pourtant tout pour être heureux, une femme et un enfant qu'il aime, une bonne situation, mais son problème c'est qu'il est incapable de communiquer ses sentiments. Et soudain, le drame terrible: l'apparition du premier cheveu blanc!!!!! Et l'envie soudaine d'aller revisiter un endroit qui a compté dans son enfance, un parc d'attraction aquatique. Et c'est parti pour une petite ballade en voiture à la recherche du paradis perdu. Rien de bien exceptionnel donc....

Mais le destin peut se montrer bien facétieux et prendre la forme, au détour d'un virage, d'un jeune homme marginal, doux dingue, vivant de débrouille et de petits chapardages, créant son propre monde. Un jeune homme, le Kid, qui n'est pas fait pour ce monde et habillé en David Crockett. Un jeune homme qui vit dans un demi "mobil home" (oui oui!) et qui s'est façonné son propre paradis fait de pas grand chose. Lui aussi à tout pour être heureux mais il lui manque une chose essentielle: un véritable ami. Bref, le compagnon idéal pour nous péter une crise de la quarantaine!

Cette rencontre totalement improbable (les deux hommes n'ayant vraiment rien en commun) va bouleverser la vie de Al et le changer à jamais! Il va réapprendre à l' aimer cette vie et à mordre à pleines dents dedans (il n'est jamais trop tard!) mais ceci prendra un petit peu de temps et des formes anodines, comme ça, mais tellement essentielles (un bataille de tomates dans un champs comme de sales petits gamins, un plongeon dans un lac.....). Cela va faire prendre conscience à Al du mal être qu'il couvait, cela va le changer et l'amener à mieux se connaître mais aussi changer son rapport aux autres et particulièrement avec son fils avec qui il reproduisait jusque là le schéma qu'il avait avec son propre père (inculquer le sens du travail sans démonstration de tendresse, sans pour autant être un mauvais père mais....). Et l'on va suivre durant 3 - 4 jours le petit quotidien de ces deux "solitudes " rempli de petites joies on ne peut plus simples, jusqu'à l'heure fatidique du retour pour Al.

C'est du Tom DiCillo (il est injuste que ce cinéaste indépendant soit si peu reconnu de ce côté si de l'Atlantique alors qu'il s'est fait une petite réputation chez lui), donc un cinéma simple et touchant qui sous ses airs de ne pas y toucher amène des thèmes qui donnent à réfléchir! Ici se pose les questions du temps qui passe, de savoir ce qu'est réellement réussir sa vie! Ne chercher pas d'actions débordantes, tout repose ici sur les acteurs, et en choisissant ces deux là, DiCillo ne pouvait pas se tromper! Je ne reviendrai pas sur Turturro qui est exceptionnel (pléonasme?!). Mais c'est un véritable scandale que Sam Rockwell ne soit pas plus utilisé au cinéma! Cet acteur possède le talent des plus grands, il peut tout jouer et mérite autre chose que des seconds rôles (souvent de qualité, mais seconds rôles tout de même). Et, ici, il rend le personnage du Kid tellement attachant!

Bref, un film hautement recommandé. Et vous allez me dire: comme d'habitude avec tes critiques Kowal! Oui mais celui-là particulièrement! Si vous voulez, dans ce monde de brutes, vous offrir une parenthèse enchantée enveloppée d'humour subtil et de tendresse, et enrobé par un numéro d'acteurs de haute qualité, voyez-le!
Kowalski

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