Adaptation du roman "Jeux d'enfants" de Jonathan Trigell qui est lui-même inspiré d'un fait divers qui avait défrayé la chronique en 1993, à savoir, la torture et le meurtre d'un enfant de 2 ans par deux autres de 10 ans ; un crime qui fut filmé par caméra-surveillance et dont les deux coupables furent libérés à 18 ans avec de nouvelles identités... Le réalisateur John Crowley prend le parti, casse-gueule, de comprendre ce type de décision, il tente ainsi denous faire adhérer à une certaine compassion pour le jeune homme du film, nous emmener vers le pardon et une certaine idée de la justice. Outre la présence de l'excellent Peter Mullan John Crowley offre le premier rôle à un jeune acteur jusqu'ici inconnu, Andrew Garfield... Ce dernier est depuis devenu un acteur qui monte notamment avec "The Amazing Spider-Man" (2012) de Marc Webb... Dès le début on nous place en témoin de l'émancipation du meurtrier, jeune adulte, à qui on donne une nouvelle identité et un travail, auquel son tuteur (Peter Mullan) explique la démarche et ses espoirs. Le jeune homme est touchant, trouve un travail, se fait des amis, trouve une copine... Bref tout va bien, on va jusqu'à une certaine empathie pour le monstre qu'il est ou qu'il a été (?! là it's the question !) avant, évidemment, le grain de sable... Réaliste ce film est, malgré le message de rédemtion et d'espoir, d'un pessimisme fort, Crowley ne semblant pas croire à son message, ou ne pas croire au changement dans l'opinion publique. Si Andrew Garfield trouve là son premier et vrai rôle (encore aujourd'hui son meilleur rôle) il surjoue pourtant un peu trop le psychotique fragile (grimaces et tics faciaux). Par contre l'excellence de Peter Mullan nous emporte, son personnage plein d'espoir, qui croit au pardon ultime et à la reconstruction d'un monstre en être humain est renversant... Bon point sur l'absence des gros sabots larmoyants... Dans la grande tradition des drames sociaux britanniques "Boy A" est donc une belle réussite, salutaire même si Crowley demande beaucoup...
Selenie
7
Écrit par

Créée

le 4 mars 2014

Critique lue 869 fois

6 j'aime

Selenie

Écrit par

Critique lue 869 fois

6

D'autres avis sur Boy A

Boy A
evillikeahobbit
8

You remember that girl? Remember we saved that girl, mate? You remember that.

Avant de commencer le film, le résumé m'a intrigué: j'avais un peu de mal à imaginer comment allait être présentée cette histoire de rédemption. 1h45 plus tard, j'ai la réponse, une boule dans la...

le 2 nov. 2010

57 j'aime

1

Boy A
Velvetman
8

No redemption.

Je ne comprends pas. Pourtant, j’avais tout bien fait. Dans les moindres détails. Mais il m’a rattrapé. Le passé m’a rattrapé. C’est comme si le destin était écrit d’avance, et s’offusquait avec...

le 29 mai 2017

24 j'aime

Boy A
Lubrice
8

Critique de Boy A par Brice B

Dés les premières minutes, Boy A délivre les premières notes d'une mélodie qu'on envisageait déjà comme subtile et savoureuse. Dans une pièce à l'austérité glaciale, Terry (Peter Mullan) et Eric...

le 28 sept. 2010

20 j'aime

Du même critique

En attendant Bojangles
Selenie
8

Critique de En attendant Bojangles par Selenie

Le film débute comme une fantaisie absurde et burlesque, une comédie romantique un peu folle sous couvert de totale liberté et de passion. Le début du film est une vraie bulle de champagne, une...

le 6 janv. 2022

27 j'aime

2

Paperboy
Selenie
7

Critique de Paperboy par Selenie

Adapté d'un roman de Pete Dexter lui-même tiré d'un fait divers de 1960, un casting de rêve et un réalisateur talentueux qui cherche à confirmer après le remarqué "Precious". Etant afro-américain le...

le 19 oct. 2012

27 j'aime

Barbaque
Selenie
8

Critique de Barbaque par Selenie

D'abord on remarque que Eboué tue des vegans mais tape tous les côtés, voir même il vise surtout les arnaqueurs de la mauvaise viande, du produit bas de gamme symbolisé par le "meilleur ami" qui se...

le 28 oct. 2021

25 j'aime