12 ans ont été nécessaire pour la conclusion du projet « Boyhood », projet qui n’a lieu d’être que par ce nombre d’années. Dans 12 ans, on n’en parlera plus. Dans 12 jours, je l’aurai oublié. Dans 12 heures, je n’y penserai plus.
Rapidement, le concept est presque anéanti. Les premières années que l’on suit du personnage s’enchaînent étrangement et rapidement. Elles n’ont lieu d’être que pour le concept en lui-même. Mais que racontent-elles ?
Que raconte le film ?
On observe la vie d’un jeune homme, ses rapports à sa famille, ses amis…
Jeune, il joue à Halo (Epées à énergie + lance-roquettes, il a tout compris), puis il boit, fume, a une copine, un job….
Trop de clichés sont utilisés pour permettre au film de s’affirmer. Ils pourraient permettre de se mettre à place du personnage, mais ne le font à aucun moment.
Ainsi, l’histoire est portée par des acteurs convaincants, et supportée par son concept.
Au final, même il se suit sans trop de difficultés, il manque clairement d’intérêt.
Le film recherche tellement l’instant authentique qu’il devient évident à tout moment qu’il ne l’est pas.
Quitte à faire un film si proche du réel, autant qu’il le soit vraiment.
On ne filme pas la vie à son insu. On le fait en l’avouant. On peut le faire sans le vouloir. Mais on ne peut le faire en s’en fixant l’objectif. La vie est imprévisible ; la façonner ne fait que la fausser.
Pour cela, on préférera le documentaire. On pourra y trouver ce qui manque cruellement dans Boyhood : la remise en question, les émotions et la réflexion.
Aussi, et même si je ne suis pas le mieux placer pour cela, je vous conseille de vous intéresser au travail de Jonas Mekas.
“I live, therefore I make films. I make film, therefore I live. Life.Movement.”
Le mouvement. La vie. C’est au documentaire de recueillir cela. Le film peut l’embellir, l’aliéner, mais pas la capturer.