Evidemment, c’est pompeux et grandiloquent. Evidemment, l’accent écossais improvisé de Mel Gibson et son sourire "émail diamant" du début du film mettent un peu mal à l’aise pour lui. Evidemment, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre la vengeance de William Wallace et celle de Martin Riggs à la fin de "L’arme fatale 2". Evidemment, on baigne pendant presque trois heures dans des discours héroïques, libertaires et patriotiques un peu vides de sens.
Pourtant, un fois ces partis pris acceptés, on plonge à corps perdu dans ce qui nous est offert, et ce qui nous avait semblé creux et artificiel devient beau, violent, cru, honnête et émouvant. Le roi Edward Ier, de par une cruauté et une perfidie extrêmes, est un terrible "méchant" que l’on adore détester. On souffre, moralement d’abord, physiquement ensuite, avec William Wallace. On le voit meurtri, trahi, souillé, méprisé et humilié, puis battu, écartelé, torturé et exécuté.
Evidemment, Mel Gibson aime les martyrs et semble obsédé par la douleur physique. Mais c’est un autre débat.