Brazil est riche. Difficile de ranger le film dans un genre puisqu'il peut se rattacher à la comédie, à la science-fiction, à l'action, au drame...
Le film met en scène une fourmilière humaine organisée selon des codes administratifs d'une complexité allant au delà de l'imaginable. La paperasse envahit tout, ronge tout comme le feraient des termites (cf qui spoil un peu : les journaux qui bouffent le perso). Ce qui entraine une considération amoindrie de l'être humain qui n'est au final plus rien s'il n'est pas inscrit dans les données d'état civil. Critique finalement de notre société qui subit le même sort petit à petit.
Le héros évolue dans ce monde aussi futuriste que kitsch, aussi complexe qu'imparfait. L'univers m'a un peu rappelé la cité Rapture de Bioshock ou le monde de 1984 d'Orwell. Terry Gilliam dévoile ce système bordélique et complètement fou de façon comique (ah, l'humour anglais...). C'est ultra tordant, impossible de ne pas sourire une fois au moins pour les plus stoïques devant des situations aussi absurdes.
On a droit à une histoire très bien construite entremêlée de passages psyché voir oniriques, mais toujours aussi décalés. Ces mêmes passages trainent parfois un peu en longueur, c'est quasiment le seul défaut que je pourrais trouver au film. Jonathan Pryce livre une prestation excellente, comme la plupart du casting d'ailleurs (la première apparition des deux techniciens à casquette est terrible). La bande son rend le film carrément épique.
Bref, un mélange vraiment impressionnant. Quels décors de fous..!