Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Brazil n'a rien avoir avec ce pays d'Amérique du Sud (même si Terry Gilliam avait quelques idées là-dessus non abouties), mais plutôt avec la chanson d'Ary Barosso que je vous laisse découvrir ici
si vous ne la connaissez pas, chanson dont le thème sera repris tout au long du film, même si je n'ai pas compris ce morceau précisemment et pas un autre. Il met en place un monde dystopique, dont les décors rappellent les hauts gratte-ciels de Métropolis, les néons bleus et rouges de Blade Runner, et toute cette propagande d'un Big brother veillant sur son petit monde, ses affiches de propagande, bienvenue dans le monde merveilleux de Brazil !


Dans ce « quelque part au XXe siècle » aux alentours de Noël, Gilliam a deux façons de voir l'avenir :



  • Un monde où les robots ont pris une place plus qu'importante au sein de la société, tentant dans les remplacer tant bien que mal : comme avec la scène du petit-déjeuner qui n'est pas sans rappeler ce passage dans Les Temps modernes, l'exosquelette sur la main qui permet de recopier à une vitesse éclair les paroles des torturés, ou même de simples photocopieuses dont les erreurs ont des conséquences dramatiques


  • Et deuxièmement, une société gouverné par un État autoritaire, régné par les Services Centraux s’occupant du chauffage, où dans la cadre d'une protection terroriste, tente de protéger ses citoyens par des procédures d'urgence, notamment des perquisitions et arrestations sans rancune : il suffit de percer un trou dans le sol de l'appartement du dessus afin d'enfermer les réfractaires dans des camisoles.



Et dans ce joli petit monde vit un homme, Sam Lowry (Jonathan Pryce) cadre moyen au service de l’Information, personnage rêveur, qui s’imagine en grand gars musclé pour conquérir la fille de ses rêves (Kim Greist), mais petit à petit, les rêves s’obscurcissent et deviennent des cauchemars. Il va être mêlé à une bavure entre le sage Buttle (Brian Miller) et le ''terroriste'' Tuttle (Robert de Niro), qui est en fait un plombier vengeur, s’introduisant illégalement chez les gens pour leur réparer leur matériel défectueux. Et en tant que partisan pour la liberté, tout ça va se jouer contre lui...


Brazil est un film visionnaire, poétique et symbolique. Il a ses inspirations et en inspirera d'autres. Mais il est tellement truffé de symboles que j’en ai pas compris la moitié (par exemple : la présence d’un samouraï, - aussi cool que soit-il - et


La "mort" de Tuttle


difficile de dire que c'est simplement du "wtf"). N'empêche que s'il n'est pas symbolique, il en reste néanmoins poétique.


Notons pour terminer l’excellente bande-originale de Michael Kamen, qui a pour particularité d’avoir repris pour l’intégralité de son œuvre le morceau Brazil, dont je vous ai mis le lien plus haut. Si les thèmes restent les mêmes, les morceaux au final sont carrément différents (mes préférées étant The Office, reprenant le travail monotone des officiers et le final, avec ses airs de carnaval de Rio)


Si vous aimez réfléchir, rêver, les samouraïs, les symboliques, les grands immeubles, les terroristes plombiers homme-grenouille moustachus, les armures volantes, les bourreaux à masque de bébé et la musique qui déchire, ce film est fait pour vous !


C’était Le_bison_cornu et sa critique de Brazil vu en version américaine (de 1h30)

Créée

le 9 juin 2016

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