Adaptation du roman du même nom écrit par Helen Fielding, second volet de la saga, notre célibataire préférée, maladroite, bouffie, un peu alcoolique, fumeuse invétérée est de retour pour de nouvelles mésaventures et s’exporte en Thaïlande.


Bridget et sa culotte géante sont de retour


Pour pratiquement toutes les comédies américaines à suites, le sentiment de déjà vu ce fait ressentir. Nous sommes souvent face à une pale copie du premier opus. Reprise de gags, de répliques, de séquences, rarement d’évolution des personnages principaux, histoire bateau. Forcément, c’est moins drôle que le premier et c’est surtout moins passionnant. En est-il de même pour cette suite se situant quelques semaines après la fin du Journal de Bridget Jones ? Oui et non car malgré le fait de retrouver quelques éléments marquants du premier opus (c’est le même univers donc c’est logique), ce deuxième chapitre essayera d’apporter son lot de nouveautés et de messages motivants pour celles et ceux qui sont mal dans leur peau.


L’acceptation de soi, la confiance en soi, Bridget Jones ce n’est pas que de l’amour, de l’humour mais aussi ce message de tolérance à toutes les femmes que l’on juge sur leur physique ou/et leur intelligence. Le seul endroit où pèche le film, son montage. J’ai eu par moment la sensation d’être face à un film à sketchs. Pas de réelles transitions entre telles ou telles scènes, on passe d’un décor à un autre avec soit une séquence comique, soit une séquence plus sérieuse. Bizarrement, ça ne gêne pas la progression de l’histoire, ça se marie bien avec. Surtout, on accorde plus d’importance à notre héroïne, toujours aussi attachante et gaffeuse (attendez de la voir skier et descendre une perche de pompier), nous donnant envie de suivre ses aventures en croisant les doigts pour qu’elle est enfin une vie heureuse.


Le bonheur enfin trouvé ?


Maintenant vous connaissez Bridget. Elle est drôle malgré elle, collectionnant les maladresses, et c’est pour ça qu’on l’aime. Bridget (Renée Zellweger) a prit du poids, est un peu plus bouffie que dans le premier film, Bridget est complexée, Bridget est terrifiée à l’idée que son petit ami ne l’a quitte pour une femme plus svelte. C’est donc une première partie axée sur une femme ayant bien du mal à s’intégrer parmi les collègues/amis intellectuels et bourgeois de Marc Darcy qui sera mise en avant. Marc Darcy qui est toujours aussi rigide, passif et bourreau de travail. Normal que Bridget se sente autant délaissée.


On était tombé sous le charme de cette trentenaire qui nous ressemblait beaucoup sur pas mal de points physiques et psychiques. Style vestimentaire d’un gout douteux, accro à la cigarette, à l’alcool (pour calmer sa peine), bouffie, complexée, et pour couronner le tout (et enfonçant le couteau dans la plaie et tourner, tourner, tourner) célibataire. Dans cette suite, on change la donne. Tout du moins, pendant un certain temps. Bridget est enfin en couple et elle est heureuse. Toutes celles et ceux qui manquent de confiance en eux ont l’une des causes courantes du mal-être qui empoisonne leur existence : la peur de l’abandon. Cette peur, elle se transforme en d’autres éléments qui viendront perturber leur quotidien, et ici, leur vie de couple.


Ca fait des années que vous cherchez votre âme sœur et vous l’avez enfin trouvé ? Vous êtes humain, vous ne voudrez pas la lâcher. Comme une part de chocolat, vous ne voulez pas qu’on vous le(la) pique, qu’il ou elle vous échappe. Vous voguez alors entre l’euphorie de ne plus vivre seul(e), voulant crier au monde entier à quel point vous êtes heureux(se) et tant pis si vous passez pour un(e) taré(e), et cette peur, cette angoisse terrible que tout ce termine du jour au lendemain. Ce qui conduit à des appels téléphoniques toutes les heures, des méprises, des petites (voir des grosses) crises de jalousie. On en a tous eu, on l’a tous subit. Tout ça, c’est ce que vivra Bridget. Comme quoi l’insécurité elle a beau se faire ressentir dans les rues, elle peut l’être aussi dans une vie de couple, sous une autre forme. Oui, je te vois déjà toi qui depuis que tu as commencé à lire ma critique m’imagine être à l’image de notre héroïne, seul sur mon canapé (ou lit mais tout habillé hein ?) avec mon pot de glace (je suis plus pizza…donc pizza), à regarder un film romantique en rêvant de trouver la femme de ma vie. Pas très viril tout ça. Tu n’as pas tord…je suis pathétique !



« Je n’ai plus que deux hommes dans ma vie. Le premier se nomme Ben...
et l’autre Jerry’s ».



De l’Angleterre à la Thaïlande


Bien sur, ici, c’est une comédie, amenant bien entendu à avoir des séquences délirantes et d’autres bouleversants. Comme son prédécesseur, on jongle entre la comédie puis le coté dramatique de l’histoire et des situations. Parce qu’elle pensait que Marc la trompait et parce qu’elle avait très mal digéré le fait qu’il dise devant ses parents qu’il n’avait pas encore le projet de l’épouser, Bridget rompt avec lui. Avec ça, les paroles de la chanson Misunderstood collent totalement. Comme si tout ça ne suffisait pas, Daniel Cleaver est de retour. Pas question pour notre célibataire de lui échapper, il travaille dans les mêmes studios télévisé qu’elle. Daniel toujours arrogant, Daniel toujours sous le charme de Bridget. De quoi amener cette dernière à s’interroger sur cet homme dont les agissements l’avait répugnée. D’après ses dires, il a changé, nous, on est septique. La question est de savoir si c’est une vérité ou un nouveau mensonge. Le séduisant homme étant un expert en manipulation. Quand notre héroïne fragilisée suite à sa rupture, sera contrainte par son patron de partir seule avec Daniel pour un reportage en Thaïlande, le film amènera le spectateur lui-même à s’interroger sur sa propre vie. Les bonnes ou mauvaises décisions, les choix que nous faisons dans la vie. Savoir apprendre à écouter son cœur plutôt que de se laisser guider par nos pulsions et cette peur de l’avenir.


Le journal de Bridget Jones avait marqué par son riche répertoire musical. Pour cette suite, on continue de s’évader musicalement (du Robbie Williams avec son somptueux Misunderstood, du Barry White, du Madonna, du Beyonce, du Kylie Minogue, bref, un plaisir auditif). Nouveauté : cette fois, pas question de rester bloquer en Angleterre. On va voyager, et notre destination sera la Thaïlande. Quittons le climat pluvieux de Londres pour un peu plus d’exotisme. La Thaïlande et son coté convivial, la Thaïlande et ses Thaïlandais(es) souriants, la Thaïlande et ses plages paradisiaque de toute beauté, la Thaïlande et ses saveurs gastronomiques Thaïe, la Thaïlande et ses…prisons ???!!! Oui, les surprises, les références cinématographique (dont une à James Bond) et autres rebondissements seront de taille. Ce n’est pas pour rien que cette suite s’intitule : l’âge de raison. Tout comme le titre musical « Misunderstood », « L’âge de raison », prendra lui aussi tout son sens.



« Les amis... Ils passent des années à essayer de vous caser et dès
l’instant où vous trouvez un Jules, il vous somment de le plaquer ».



Colin Firth Vs Hugh Grant : Round 2


On retrouve avec grand plaisir tout le casting original (les parents de Bridget, l’oncle pervers, les amis toujours aussi mauvais en conseils, les collègues de boulot) avec des nouveaux personnages comme Rebecca, la collègue un peu trop proche de Marc Darcy. Hugh Grant, Colin Firth prennent toujours autant plaisir à interpréter leur personnage et nous plaisir à les retrouver. Dorénavant, on sait que quand les deux hommes sont dans une même pièce, une confrontation est inévitable. Soit c’est verbal, soit c’est physique. Ca se termine toujours de la même manière.


Que serait un Bridget Jones sans sa célèbre séquence de combat de coqs entre ses deux là ? Les prétendants rivaux se disputant à chaque fois notre héroïne auront une fois de plus une nouvelle altercation (musclée ?) toujours hilarante et culte. C’est ça Bridget Jones. Des personnages sympas, de l’humour axé sur les gaffes d’une héroïne attachante, des musiques fantastiques, une histoire d’amour qui évite de basculer dans le trop cul cul la praline, un coté psychologique et thérapeutique, Londres montré sous son meilleur jour. On n’a pas besoin de plus. Oui c’est prévisible, oui c’est exagéré, oui il y a beaucoup de raccourcis faciles dans le scénario, les aventures de Bridget Jones sont ce style de comédies gentilles dont on prend plaisir à regarder.


Au final, Bridget Jones : L’âge de raison, est une suite très amusante. Sans pour autant être meilleure que le premier d’un point de vu scénaristique, ce deuxième épisode, sur le plan humoristique est néanmoins plus riche. L’humour potache prend plus d’ampleur avec de nombreuses séquences de gaffes et méprises sentimentale, c’est toujours rempli de bonnes intentions, les répliques font encore mouche, l’esprit et l’ambiance british du Journal de Bridget Jones sont de retour, tout comme notre triangle amoureux et notre Renée Zellweger, toujours aussi fofolle. Quelques petites scènes réchauffées, un aspect sketch parfois voyant, une image trop claire, on pardonne ces quelques défauts grâce à une héroïne éternellement attachante.

Jay77
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le 11 oct. 2016

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