Micheline VII d'Angleterre, roturière mal assumée, prenait de merveilleuses photos, des papillons voletaient, les fleurs s'ouvraient doucement, sa pellicule excitée frétillait. Mais tout le monde le savait, et c'était entendu, tellement entendu que la beauté n'était plus que beauté. Elle n'était plus torsion et distorsion - elle était plate - mollement belle donc.
Les poètes méditent, ils papillonnent eux-aussi. Les beaux habits. Toujours élégants les beaux monsieur, même quand ils marchent dans la boue, qu'ils se prennent au collier, que le désir monte dans leurs corps fébriles.
Etc, etc.
On dit : une belle histoire d'amour. Je veux plutôt dire, une histoire molle. Tellement molle qu'au bout de trois-quart-d'heure, on souffle pour la douzième fois, l'énième blague est sorti de la bouche qui s'ennuie, et on découvre avec effroi, une nouvelle heure à subir. Le magnéto s'arrête. C'est un amour sans fièvre, rien, les mots tirés, bien qu'on soit grand poète, des romans à tiroirs (ou à feuilletons) pour petits bourgeois rêveurs du début du XIX ième.
Pas de verve, pas de verbe, pas de rien.
Autant lire Keats dans le texte alors, ça nous épargnera un scénario prétentieusement nul et la mauvaise revisite du temps d'avant - le temps cul-cul des plis des robes blanches, des mains sur les murs qui ne transpirent même pas.